Brel - Ces gens‐là
6.9
Brel - Ces gens‐là

Compilation de Various Artists (2019)

Jaque Brel figure parmi mes auteurs-compositeurs-interprètes préférés. Je connais personnellement très bien son répertoire et c'est toujours avec plaisir que j'écoute les reprises de son œuvre. Cet album, savamment intitulé Brel - Ces gens-là, propose une compilation de 13 titres interprétés par divers artistes pas nécessairement francophones. On notera que la pochette est déjà un joli hommage au septième album de Brel...



  • On commence avec Vesoul interprété par Dutronc (joli clin d'œil) laissant l'accordéon pour le jazz Manouche. J'aime bien, même si je trouve que le tempo plus lent enlève une partie du comique de la chanson originale.

  • La valse à mille temps fonctionne bien, le tempo n'est certes plus crescendo, mais j'aime beaucoup ce piano aux accords plaqués. L'arrangement et l'interprétation de Sers donnent un côté plus intime à cette valse amoureuse, offrant une nouvelle lecture du titre.

  • Port of Amsterdam est bien sûr la version anglaise de Amsterdam, traduite par Mort Shuman. Je dois dire que j'aime beaucoup l'interprétation Faithfull, certes très différente de celle de Brel ou même Bowie. Sa veille voix donne un aspect plus narratif/compteur à la chanson, très bien accentué par l'arrangement crescendo. J'imagine facilement une vieille femme au fond d'un bar qui me raconte ce qu'elle a vu là-bas, dans le port d'Amsterdam. D'abord a cappella, une guitare doucement arrive, les images affluent, la musique s'intensifie et on voyage un peu avec elle. Bref une vraie réussite.

  • Bon, il fallait obligatoirement mettre Ne me quitte pas dans cet album, après tout c'est la chanson préférée des français, mais comme souvent je n'aime pas la reprise de ce titre... L'interprétation de Slimane est juste faussement pathétique avec de nombreux passages d'une intensité trop artificielle. Il ne faut pas oublier que cette chanson avant tout raconte l'humiliation des hommes par amour, on ne peut pas être beau quand on la chante.

  • La chanson de Jacky, pièce majeure de la discographie de Brel est ici interprétée par Lavilliers et fonctionne plutôt bien. Je regrette juste que sa voix soit trop en retrait dans le mix.

  • Cette version rappée par Puccino de il nous faut regarder, est vraiment superbe. D'autant plus que je n'aime pas trop la version originale de Brel, datant de ses premiers albums, qui a malheureusement mal vieilli. Le texte est ici vraiment bien servi par cet arrangement.

  • L'ivrogne propose un arrangement plus centré sur le piano que la version originale, ce qui ne me déplait pas. L'interprétation de Liv Del Estal, beaucoup plus calme que Brel, fonctionne bien. Cette version propose une lecture beaucoup plus mélancolie que l'original, notamment la chute qui diffère totalement. Finalement on ressent beaucoup d'empathie et de tendresse pour cette ivrogne.

  • Après Ne me quitte pas, il nous fallait bien sûr Quand on n'a que l'amour. Cette version interprétée par Bruni, pour moi ne fonctionne pas. Cette chanson est un hymne à l'amour, une invitation à aimer, ici c'est trop fade, on n'y croit pas.

  • Initialement j'adore Jonasz, j'adore Les Vieux, alors en manquant un peu d'objectivité j'adore cette interprétation. Je n'ai vraiment pas d'argument ... Désolé.

  • Je ne comprends pas l'arrangement/mixage proposé ici pour Bruxelles. Pourquoi la voix de Zaz est triplée dans les refrains ? Pourquoi Zaz gueule par moments dans un haut-parleur ? Aucune idée ....

  • Voir un ami pleurer est très fidèle à l'original, l'arrangement est juste un peu plus orchestré. J'aime beaucoup, simple mais efficace.

  • On finit avec une déception : la reprise de Ces gens là interprétée par Capéo. Je trouve que la première partie fonctionne bien. Mais le GROS problème vient du fait qu'il n'y a AUCUNE rupture entre "ces gens-là" et Frida. Frida c'est la liberté absolue, c'est la maison avec presque par d'murs qui contraste totalement avec la famille oppressive. Ici il n'y a aucune nuance entre les deux parties, aussi bien dans l'arrangement, que dans l'interprétation. Bref la forme n'est pas en accord avec le fond.

LeGrandBabak
6
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le 7 févr. 2021

Critique lue 100 fois

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