Nuno Roque : Des chansons mémorables, une enfance engagée

Nuno Roque est un des plus grands enfants stars portugais post-révolution du 25 avril. Il est un phénomène musical des années 90, soit sur les plateaux TV, soit sur ses infatigables tournées, soit sur les concours nationaux et internationaux de chansons qu'il a très souvent remportés. Ayant assisté à un de ses concerts pendant cette période, on comprenait bien la fascination que cet artiste provoquait. C'était un garçon androgyne, un enfant au charisme sans fin, à l'aise sur scène, et qui faisait preuve d'un professionnalisme d'adulte : tant par le contrôle de sa voix que par les chorégraphies bien rodées qu'il exécutait.


Une présence scénique unique et inoubliable, qui a souvent réussi à éviter une musique plus populiste et vulgaire très en vogue dans le pays à cette époque. Les paroles de Nuno Roque étaient pour la plupart des poèmes originaux. Une poésie qui parlait de thèmes tels que la guerre, le racisme, l'originalité et la célébration de tout ce qui est different chez soi.


« Brincar a Brincar » est presque un album de compilation de ses titres les plus célèbres de la période 1990-1995. Plusieurs titres sont ses premiers, avec des paroles (trop) simples comme « Mas Que Tosse », « Gosto de Cantar » ou « Brincar a Brincar » - ce qui est compréhensible car le chanteur commence sa carrière à l'âge de 3 ans. Puis les plus complexes, comme « Pequeno Aladino » (où le chanteur raconte l'histoire d'Aladin du point de vue du Génie, menant ainsi un jeu de rôles sophistiqué, peu habituel dans une chanson pour enfants), « Um Heroi » (où il rend hommage aux soldats portugais, interprétant le rôle d'un pompier), « Caixinha de Surpresas » (brillant voyage au monde imaginaire de l'enfance) ou le drôle et inoubliable « O Meu Cavalo Bonito » (chanson à la tendance country parlant de la vanité, et citant le premier roi portugais Afonso Henriques dans son refrain).


Malheureusement quelques uns des titres les plus intéressants de Nuno Roque restent hors cet album (sûrement pour des raisons commerciales, et aussi car certains datent d'après 1995) comme « Pinóquio De Tóquio », « A Força Da Juventude », « Todas As Cores » ou « Eu Não Quero Ser Crescido ». Egalement, le magnifique « O Sonho Da Cinderela », sa balade la plus réussie, a eu en 1996 une forte promotion télévisée au Portugal, mais elle n'est étrangement pas présente dans « Brincar a Brincar ». Sinon, l'extravagant et kitch « Eu, o Cao e o Gato », est enregistré en version live et paru en 96.

vascogab
9
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le 12 janv. 2017

Critique lue 220 fois

vascogab

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