L'apogée d'un jeune groupe de lads trop bêtes pour calculer et trop arrogants pour cultiver le moindre complexe. Le meilleur maxi-single du groupe s'ouvre sur Cigarettes & Alcohol, composition digne du meilleur T-Rex, un phrasé qu'aucun cours d'anglais de Wall street Institute ne nous permettra de comprendre "Is it my imaginashieule...", une rencontre avec l'accent mancunien.


Mais est-ce vraiment l'accent de Manchester, ou est-ce l'accent de Liam Gallagher, partagé par une seule personne dans le monde, à savoir Liam Gallagher ? On ne sait pas, toujours est-il que c'était la meilleure réponse à apporter à la loi Evin, entrée en vigueur 3 ans plus tôt.


La reprise live d'I am the walrus suit. Jamais été fan de cette chanson des Beatles qui m'a toujours apparue comme une grosse blague de Lennon, ivre de puissance, persuadé de chier de l'or même en écrivant des trucs volontairement mauvais.


Oasis n'est pas dépaysé avec ce morceau qui ne veut rien dire, Noel Gallagher, ancien roadie des Inspiral Carpets ne pouvaient que reprendre I'am the walrus en le rendant plus agressif et psychédélique.


Listen Up, est une fantastique face-B qui aurait pu figurer en face A et trôner sur Definitely Maybe. C'est la force de certains groupes de l'époque (Suede en particulier), proposer des face-B absolument grandioses et refuser le remplissage. Trop de groupes négligeaient ce format et n'avaient aucun scrupule à chier des instrus ou des blagues de 2 minutes en support du single (coucou Blur). Listen Up, est une pépite, petit frère ensommeillé de Supersonic, Liam a rarement aussi bien chanté. Je comprends toujours pas pourquoi, ni comment mais une vraie émotion se dégage quand il chante :


Sailing down a river alone
I've been tryin' to find my way back home
But I don't believe in magic
Life is automatic
But I don't mind being on my own
No I don't mind being on my own


Un refrain chanté la gorge serrée. Le haut du panier du père Noel qui avait bien raison de faire interpréter sa mélancolie par son frère.


Fade away conclu ce qu'on appelait le "maxi". Attention on parle bien de la version avec Liam, et non de cette espèce d'immondice pour café starbuck chantée par Noel Gallagher avec Johnny Depp à la gratte... Oasis retrouve les crocs et Liam n'a jamais eu autant de morgue qu'en crachant entre ses dents ses regrets vis à vis de ses rêves d'enfants jamais concrétisés, Noel joue comme lors des plus belles heures de Johnny Thunders, et même Tony McCarroll s'en sort avec les honneurs.


Un single brillant, parfait jusqu'à sa pochette qui a rarement aussi bien résumé un groupe, un esprit, une chanson, une période.

Negreanu
10
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le 30 mars 2019

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