Years go by and it's what I've learned that no one's getting out alive

Il est certain qu'il ne faut pas imaginer une seconde que le groupe va revenir aux origines néo-métal et oublier la violence de leurs derniers opus. Mais lorsque je sors de la première écoute de l'album, j'ai l'impression d'être lessivé et de m'être pris 11 morceaux infects et insupportables dans le crâne. Etant un gros fan du groupe, durant la semaine qui suit, une écoute du CD quotidienne a permis de révéler cet album sous un autre angle, certes imparfait, mais beaucoup plus digérable.

Long cold wind hits face to remind you're not done

Comme si le groupe remontait petit à petit à la surface, l'album s'ouvre sur une guitare accoustique qui petit à petit est rattrapée par l'électrique durant pas moins d'une minute trente. Lorsque le morceau démarre réellement, In the midnights percute mon crâne aussi fort que The All Night Lights (premier morceau de The Tide and Its Taker) que je considère comme le meilleur morceau du groupe jusqu'à aujourd'hui (un mélange de tout ce qui caractérise les 36 Crazyfists : de la violence pure, des lyrics magnifiques « I've seen life through death, under the weight of it all, we all collapse », un passage accoustique en pleine fin de break et la voix de Lindow qui paralyse d'émotion). Le groupe a la rage et l'album démarre sur un cri rauque de Brock lâché dans l'immensité du vide. On retrouve dans In the midnights tout ce qui caractérise le groupe, un des meilleurs morceaux de l'album, assurément !

Slowly the swells of light seep through as we breathe in the darkened sky

Alors que la voix de Lindow résonne encore, Whitewaker prend le relais et assène encore un morceau certes déjà vu sur le plan de la construction mais qui prend tout son ampleur face aux paroles et au refrain porté par une voix pure et parfaite. Lindow ose même monter d'un cran les notes originales du refrain et nous permet de nous envoler avec lui. Encore une fois, un superbe morceau servi par un rythme implacable et un jeu parfait de Noonan !

Wallowing in this sinking ship, the water taking on. You and I and a bottle to get by.

L'intro de Mercy and Grace prend aux tripes, une guitare lointaine qui lâche des notes dépressives. Malheureusement la chanson part sur un tout autre rythme quelques secondes plus tard. Celle-ci est quand même assez sombre et malgré un passage un peu bizarre où l'on a l'impression que les cris de Lindow et son chant ne vont pas du tout ensemble (sur la phrase « Never thought I'd get back here staring at the bottom »), le break de la chanson est magnifique et permet de sortir du schéma classique de la chanson avant d'y revenir pour conclure le morceau.

Eyes awake all night. Death renames the light

Death Renames the Light frappe au visage avec la caisse claire de Noonan. Encore une fois le morceau est fort et alterne des rythmes rapides et des breakdowns parfaits pour un petit headbang ! C'est assez bizarre mais comme le passage du morceau précédent, la voix de Lindow sur le refrain ne semble pas du tout aller avec la chanson. La guitare ose même envoyer un solo à 3 minutes (du jamais vu je crois chez les 36 je crois bien) !

And where would we be without anchors ?

Anchors. Un titre parfait. Une intro qui pose une ambiance et qui lance le morceau à 100 à l'heure (double pédaaaaale). Le morceau est parfait rythmiquement : groovy et entrainant avec ses petites phases de calme (« And where would we be without anchors ») qui permettent à Lindow de placer sa voix avant de repartir à fond ! A noter qu'il est épaulé par deux invités sur ce morceau : Adam Jackson de Twelve Tribes et Raithon Clay de Plans To Make Perfect ! La fin du morceau est apocalyptique et voit les trois hommes alterner et mêler leurx voix pendant une minute dantesque et inoubliable !

Long Roads to Late Nights est une sorte de break, une pause instrumentale qui ne restera pas dans les mémoires mais qui a le mérite de reposer les oreilles après ces cinq premières chansons qui ont au final, très peu de défauts.

Regret runs wild as darkness kills all the lights

Trenches reprend le flambeau des morceaux précédents et nous assène un refrain dépressif qui voit plusieurs voix de Lindow se superposer. Le break ne restera pas dans les mémoires mais le morceau n'est pas non plus inécoutable. Il passe !

I wait for angels reappear to bring back bravery from fear

Reviver, c'est un peu le morceau type des 36 Crazyfists : incontournable donc. On se croirait revenu sur un mythique « Skin and Atmosphere ». Le morceau plane littéralement sur le refrain de Lindow. Superbe.

Years go by and it's what I've learned that no one's getting out alive

C'est l'heure du plus sombre et magnifique morceau de l'album : Caving in Spirals. Il s'ouvre sur quelques notes de guitare rejointes par la voix touchante de Lindow et la batterie tout en tact de Noonan. C'est le plus beau et percutant refrain de l'album que nous sert Lindow ici. Mon morceau préféré de l'album assurément. Certes, la violence a disparue, mais je n'écoute pas les 36 Crazyfists pour leur violence, il existe d'autres groupes pour ça. Les 36 Crazyfists, c'est défintivement un morceau comme celui-là : une putain d'ambiance et un plongeon dans la douleur et les doutes.

I escape darkness in my own way

La fin de l'album approche et l'apocalyptique The Deserter ne me laisse pas de marbre et rappelle qu'il existe un endroit appelé Enfer. C'est un des morceaux les plus violents que le groupe ait pondu jusqu'à présent. Avec la présence de Brandon Davis du groupe Across The Sun, le pré-refrain agresse avec rage l'auditeur : I ! ESCAPE ! DARKNESS IN MY ! OWN WAY !

Avoid the collapse

Pour conclure l'album, les 36 Crazyfists lâchent une grosse dédicace aux fans de la première heure. En effet Waterhaul II est un clin d'oeil direct au morceau Waterhaul qui concluait leur 2e album A Snow Capped Romance. Waterhaul II reprend la méodie du premier et y place des violons lancinants et une rythmique d'horloge avant de lâcher toute la rage. Une dernière fois. Le morceau est clairement déstructuré et ça fait du bien. On respire une dernière fois à travers la batterie qui résonne et on termine l'écoute de l'album avec au final, un petit sourire car oui, ce cinquième opus n'est pas l'album de l'année. Oui, c'est clairement un album orienté metalcore. Mais il y a cette touche propre aux 36 Crazyfists qui fait qu'il ne faut pas hésiter, comme je l'ai fait, à l'écouter encore et encore pour bien apercevoir les subtilités qui parsèment Collisions and Castaways.
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6
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le 20 déc. 2011

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