« Come and have some tea with the tea company », voilà une invitation au voyage total si on en croit le sens caché derrière le mot « tea » en cette année 1968, en effet les hippies prônaient l’usage du LSD afin d’arriver à un autre niveau de conscience, une expérimentation sensorielle engageant tout le corps lors d’une écoute musicale par exemple, quand la modulation de la guitare se fait frisson en se déplaçant comme une vague intérieure, mais attention à la descente !


« Tea Company » c’est un groupe de New-York qui est composé de Frankie Carretta à la guitare et au chant, de Mike Lassando à la batterie, de John Vancho à la basse et d’Al Vertucci également au chant et à la guitare. Le line up n’est toutefois pas indiqué sur la pochette.
La musique est essentiellement psychédélique, on y retrouve la plupart des caractéristiques typiques du son de l’époque. On décèle, ici ou là, si on cherche une référence, une influence un peu plus prononcée de la part des Beatles auquel le groupe rend hommage sur « Love could make the world go round », mais The tea Company garde tout au long de l’album une personnalité assez forte, ne négligeant ni les expérimentations, ni les délires sonores comme sur le long « flower » sur la première face où l’on pourrait se croire brancher sur un rêve psychédélique sous acide de Syd Barrett.


L’autre cheval de bataille c’est la reprise de près de neuf minutes, au début de la seconde face, de « You Keep Me Hangin 'On » des suprêmes. Elle est bien meilleure que celle de Vanilla Fudge et dépote bien, efficace et carrée.
« Come and have some tea with me » qui ouvre l’album comprend lui aussi son petit lot d’originalité, après une introduction incorporant quelques notes jouées avec une boîte à musique et la fabrication d’un collage sonore, comprenant, en autres bizarreries , l’enregistrement du thé qui coule de la théière et remplit la tasse, divers effets psyche ainsi qu’une bonne guitare fuzz, le tout enregistré à l’intérieur d’une cabine de douche…


On le voit, les titres courts sont également au niveau, on regrettera cependant une certaine naïveté dans les titres (Make love, not war ) ou dans les paroles, mais l’album dans son ensemble est à mon avis tout à fait recommandable.

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le 28 mars 2017

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