Cure
6.3
Cure

Album de Eddy de Pretto (2018)

Le génie de l'éternel recommencement

Si une écoute régulière de France Inter ne m’avait permis de découvrir ce jeune artiste à travers son titre « Kid », je n’aurais sans doute jamais entendu parler de lui avant que son heure de gloire ne soit passée. C’est d’ailleurs grâce à mon frère, que j'ai réalisé que pour ceux qui regardent les « grandes chaînes musicales « (et bien sûr il faut comprendre « grandes » dans le sens économique et non qualitatif) les morceaux « Kid » et « Fête de trop » commencent à être un peu trop récurrents.


Revenons à cette première découverte, il s’agissait de ce fameux morceau : Kid.
Une instru intéressante dont le rythme et la mélodie se marient parfaitement au texte. Eddy rapporte les propos d'un père on ne peut plus « machiste » et y répond. Les paroles sont superbement écrites, tout y est. Un texte intelligent qui traite du rapport "père-fils" et de l'homosexualité, une maîtrise des figures de style, tant sur le fond que sur la forme. J’adhère, adore et achète donc l’album.


Une fois en ma possession, je me jette sur le deuxième morceau dont j’avais vaguement eu un écho sur une chaîne de radio: Fête de trop. Même constat. Mais exactement le même. Un bon texte, une maîtrise de l’écriture. La ligne de chant ne varie pas des masses dans le phrasé. La mélodie n’est pas folle mais marche bien, avec toutefois encore ces pseudo-montées fulgurantes pour souligner le point d’orgue du chant.


Je passe à la suite et là, déception. L’album est un copié-collé sur le thème de l’homosexualité. Les parents en prennent pour leur grade, la cité d’origine (bon, gay en banlieue je conçois que ce n’est pas une sinécure), l’acceptation, les ex… Les mélodies sont souvent similaires voire quelconques avec ces foutues envolées qui perdent tout leur charme lorsqu’on les utilise à tort et à travers (un peu comme la pédale forte d’une piano, c’est beau mais à petite dose et à bon escient). Le vocabulaire n’est finalement pas si riche (bien que les textes soient quand même bien construits) et certains mots forts perdent aussi de leur puissance à force de retour (« plaies » « penser » « blessure » ah oui et « sucer » aussi parce qu’il faut bien un gros mot ou deux pour choquer et faire rebelle). Puis zut, ras le pompon de ces inclusions électro qui infiltrent tous les morceaux en ce moment.


Eddy de Pretto me donne l’impression d’avoir été remarqué par deux bons titres et d’avoir du coup enchaîné un album avec un peu trop de précipitation. Ce n’est pas un mauvais Cd mais il n’est pas non plus aussi enthousiasmant que les deux titres cités le laissaient espérer. Mais bon si j'en crois les avis des critiques je dois vraiment rien comprendre parce que tout le monde le porte aux nues en ce moment...

Chocodzilla
6
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le 25 mars 2018

Critique lue 588 fois

3 j'aime

Chocodzilla

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