Dalmak
7.6
Dalmak

Album de Esmerine (2013)

Toujours plus loin, toujours plus haut, Esmerine devient le projet principal du batteur de Godspeed You Black Emperor et de la violoncelliste de A Silver Mt Zion. Un vrai trip dépassant largement les cases et les genres.


A Bruce Cawdron, et Beckie Foon, s'ajoutent le percussionniste et batteur Jamie Thompson, et Brian Sandersson, un musicien pouvant passer avec aisance du violon à la basse en passant par le banjo et le cornet., Une fine équipe s'était déjà formée pour le premier album du groupe La Lechuza. Ici, Elle ouvre ses portes en grand à des instrumentistes turques, Dalmak ayant été enregistré entre Montreal, mais aussi en résidence à , Istanbul.


Le groupe canadien a toujours été intéressé par les musiques d'ailleurs. C'était le cas pour La Lechuza, qui en bon album hommage à , Lhasa, adoptait des sonorités latines. Il allait aussi chercher en Afrique ou au Japon quelques autres essences de la musique. Dalmak déplace son baricentre vers le moyen-orient. Tout en restant post-rock : un pur album du fameux label Constellation. Le disque commence d'ailleurs sur un thème joué presque exclusivement, au violoncelle et au violon qui pourrait être signé par Arvo Part (Learning to crawl), avant que les instruments traditionnels (bandir, derbuka, barama...) ne, viennent s'immiscer dans la musique d'Esmerine.,


Lente et fluide, la musique semble d'abord s'écouler au rythme d'une embarcation sur le Bosphore, avant de prendre de la vigueur quand les percussions commencent à donner de la force (Lost river blues 1 et 2). Dalmak est bien, un espace, d'affrontement entre, deux essences diamétralement opposées ; très intellectuelle pour l'une (l'ambiant Hayale Dalmak), très charnelle pour l'autre. Le dyptique Translator's clos, symbolise, encore plus, cette alliance de feu :, cela nous donne un vrai moment de bravoure à la puissance émotionnelle sans pareille. , Sur Barn Board Fire, le folkore reprend ses droits dans une liesse communicative : le morceau semble jeter un pont entre une verdoyante Irlande et une Turquie plus aride, tout en ayant recours à des arrière-goût post-rock prononcés : la guitare électrique est bel et bien là et donne une force supplémentaire au morceau.


Dalmak pourrait évoquer quelques, mariages est-ouest, du label Realworld (à commencer par Passion de Peter Gabriel) ou Dead Can Dance tout simplement, si Esmerine ne dégraissait de toutes afféteries, sa musique (la voix - rare - de Hakan Vreskala se love, bel et bien au milieu des instruments mais n'essaye, jamais de, les dépasser...à la grande différence de la diva Lisa Gerrard), pour arriver à une pureté pourtant hétérogène, une vraie symbiose qui s'effectue dans la quiétude. L'album se termine dans une retenue magnifique (Yavri Yavri). Les éléments semblent apaisés et nous aussi.

denizor
9
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le 4 sept. 2015

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