Deleter
6.9
Deleter

Album de Holy Fuck (2020)

Deleter track by track - ou l'inventivité à chaque piste

Luxe : sur une ligne de basse électronique la voix d'Alex Taylor de Hot chip, légèrement déformée par un ancien appareil analogique du studio de Jack White, contraste avec un côté pop et aérien. Peu après la deuxième minute une rythmique soutenue et des nappes viennent renforcer le morceau. Le résultat sonne comme du Hot chip nerveux et musclé. Après un beau pont annoncateur de tension, le morceau de presque six minutes ne cesse de monter en surajoutant couches, distorsions et rythmes syncopés. Une entrée remarquablement réussie pour ce nouvel album.


Deleters : Ce morceau donne le nom à l'album commence avec une basse électronique et la voix distordue d'Angus Andrew du groupe Liars, avant qu'une superbe basse qu'on croirait sortie du block rockin' beats des Chemical Brothers ne survienne. Le refrain mélodique et écrasé d'effets fait de ce morceau une grande réussite de l'album.


Endless : En entrée un beau motif mélodique de synthétiseur avant une montée progressive avec des voix noyées façon dream pop et une puissante orchestration électronique par dessus. Ce morceau est une des grande réussite de l'album.


Free gloss : le morceau accueille Nicholas Allbrook du groupe Pond et la première partie et rappelle inévitablement la connexion avec Tame Impala. Puis le morceau s'apaise subitement pour une belle pause éthérée avant une montée vers une rythmique très dansante. Il s'achève de manière incongrue sur quelques notes de guitare folk qui renforcent le côté baroque de l'ensemble.


Moment : Un morceau électronique tout en puissance porté par un riff de guitare électrique. Là encore pas de place à la monotonie avec cet ajout de rythmes et de couches même quand on a l'impression que tout l'espace sonore est occupé. Ce titre est marqué par un beau break où le morceau glisse vers une rythmique plus légère et sautillante dans la lignée de !!!, accompagné par un chant haut, avant que la puissante rythmique électronique ne reprenne. On ne s'ennuie à aucun moment même s'il est un peu inférieur aux quatre premiers morceaux.


Near Mint : Un morceau plus apaisé que les précédents, avec un peu moins de relief dans la première partie mais de belles tentatives mélodiques avec un chant assez pop. Le morceau atteint lui aussi quasiment les six minutes et s'envole à mi-parcours avec des guitares psychédéliques tranchant avec la tonalité électronique du début de l'album et de très beau passages noisy-pop. Là encore un collage de plusieurs ambiances originales par rapport au reste de l'album, qui propose une belle respiration.


No error : Le morceau le plus court de l'album porté par une ligne de basse très présente, un chant vocodé syncopé et une dérive quasi free jazz par moment.


San Sebastian : Un morceau à l'ambiance pesante où l'on retrouve l'aspect improvisation d'Holy fuck. On a du mal à s'accrocher à quelque chose cependant entre synthés sépulcraux et passages bruitistes. Le titre le plus faible de l'album sans doute.


Ruby : Une rythmique métronomique et un chant désincarné renvoient à une forme de krautrock mais le morceau propose quelques envolées bienvenues pour clore cet album, certes inégal, mais débordant d'idées et d'inventivité.

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8
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le 26 janv. 2020

Critique lue 110 fois

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