Vi som älskade varandra så mycket (pour « nous qui nous aimions tant ») est une formation suédoise, qui sortit l’an dernier son second album. Le choix de l’intégrer à cette sélection des meilleurs disques de la décennie peut poser un certain nombre de questions, d’autant que le groupe est sûrement le moins connu parmi ceux présentés ici. Néanmoins, quiconque suit un peu les scènes Screamo et Post-Hardcore a dû entendre parler de cet album, particulièrement bien reçu par les fans du genre, et à raison. Car Det Onda. Det Goda. Det Vackra. Det Fula. mérite selon-moi une plus belle exposition, j’ai décidé d’en parler brièvement ici.


D’un bout à l’autre, l’opus est hallucinant de maîtrise, et intègre des influences Post-Rock (évidentes dès les premières secondes) à la perfection. J’oserais même dire qu’il y a là parmi les plus belles ambiances du genre, tant elles débordent de couleurs, d’émotions, de majesté. Aux formations Black Metal d’en prendre désormais de la graine, et aux fans de s’ouvrir, tant ce disque est une autre preuve que les frontières entre les genres (surtout quand on évoque le « Post-Black Metal ») sont désormais poreuses. Si les bases sont résolument Screamo/Post-Hardcore, les riffs, certaines envolées et progressions, ce trémolo picking caractéristique, pourraient définitivement avoir leur place sur n’importe quel disque en « Post-» quelque chose. Ce, avant tout car les bases Post-Rock sont effectivement magnifiquement incorporées, traduites en huit compositions débordant d’inventivité et d’émotions. On n’est, pour moi, pas si éloigné de ce que peut proposer un Deafheaven par exemple, autant en fait que d’un Envy.


Ainsi, le groupe est à mon sens l’un des meilleurs représentants d’une scène suédoise assez riche mais toujours relativement underground (Nionde Plagan, Shirokuma, Suis la lune, …). Det Onda. est d’une intensité rare, alternant brillamment entre montées triomphantes et passages beaux à pleurer. Hallucinant de songwriting, tout en ne s’encombrant pas de quelconques fioritures, l’album est finalement très homogène, basé sur quelques idées, quelques influences. Mais une telle finesse dans l’écriture, une telle efficacité dans l’exécution, sont tant d’éléments qui manquent à de nombreuses formations s’entichant dernièrement d’influences Post-Rock (largement infusées dans la musique extrême des années 2010s). Ici, les émotions sont brutes, parfaitement transmises, et les compositions d’une rare authenticité, captivantes d’un bout à l’autre. Un album exemplaire, qu’on adopte donc très vite dans sa collection, susceptible de plaire à chacun des lecteurs de ce top.


Chronique rédigée pour le webzine Horns Up

chevaldeglace
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le 14 déc. 2020

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