Discodeine
6.6
Discodeine

Album de Discodeine (2011)

Après une poignée d'EPs réalisés de main de maître, il est temps pour Pentile et Pilooski alias Discodeine de tenter l'aventure dangereuse du premier long format. Acclamés depuis leurs débuts en 2007 et soutenus dès la sortie de Joystick par les plus grands, de Simian Mobile Disco à Joakim, en passant par Chloé, les deux hommes n'étaient certes pas d'illustres inconnus, et l'on savait déjà que Pilooski avait de l'or dans les mains (notamment grâce à ses nombreux edits)... Mais le fait est que Discodeine est un véritable pari tant leur son se place dans un monde parallèle de ce qu'on a l'habitude d'entendre de nos jours. Leur talent s'était aussi exprimé au travers de remixes toujours réussis et en complet décalage avec le morceau original, on pensera par exemple à leur révision du « Heartbreaker » de Metronomy qui vaut au moins dix fois l'originale, ou la relecture du « The Plot » de WhoMadeWho, simplement imparable. Avec la sortie de ce premier album éponyme, les deux comparses ont l'occasion de s'imposer définitivement comme les princes d'une nu-disco acidulée à caractère sexuel.

La galette débute sur Singular, en featuring avec Matias Aguayo, dans une version longue sur laquelle on ne crachera pas, celle sortie l'année dernière sur l'EP éponyme étant un peu courte à mon goût... Les parisiens posent les bases : cet album sera sexy à souhait. Vocal langoureusement chuchoté, rythmique subtilement dosée et synthés crachant des mélodies venues tout droit de la planète Sexor... Rien à redire, Singular reste un carton.
On avance dans l'album au travers de sonorités aux influences 80′s non dissimulées et les morceaux s'enchaînent le plus naturellement du monde, sans choquer l'auditeur, nous confirmant que l'on a bien fait de miser sur Discodeine.
Puis arrive Homo-Compatible, bien connue des fans de Discodeine puisqu'issue de leur tout premier maxi. C'est le son dark de l'album, un peu comme si les méchants avaient enfin gagné. Basses angoissantes et bpm lent nous donnent l'impression que le plus célèbre des asthmatiques du cinéma peut surgir de l'écran du macbook à tout moment, accompagné d'une bonne douzaine de storm troopers. Homo-Compatible, c'est le son de l'empire, oui.
Seconde avance rapide, toujours peuplée de sons finement produits, vers le deuxième tube de l'album : Synchronize. Sans aucun doute le morceau le plus pop et le plus abordable. Jarvis Cocker est incontestablement la personne qu'il fallait inviter sur ce morceau tant l'association de sa voix et des mélodies concoctées par Discodeine est irrésistible. Preuve si besoin est qu'un morceau peut à la fois être accessible à tous et de qualité... Nombreux sont ceux qui devraient en prendre de la graine.
Enfin, Figures In A Soundscape, en guise de conclusion, fait office d'album dans l'album. Le morceau évolue progressivement tout au long des 10 minutes, apportant une touche limite ambient pour clore ce premier essai, largement concluant, en beauté et en douceur.

On retiendra de cet album une réelle maîtrise des synthés et une variété impressionnante, allant du morceau pop entraînant à des titres plus angoissants ou plus disco. Les guests invités à participer à l'album ont aussi été parfaitement choisis et l'album dégage une cohérence assez déconcertante que peu de premiers albums peuvent se vanter de posséder... Discodeine, « un vrai déluge de sexerie » et une grosse dose de fraîcheur en ce début d'année.
nunugrgr
8
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le 16 mars 2012

Critique lue 178 fois

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