Your Old Droog can't miss. Un album de plus à ajouter à sa discographie imaculée. Ce DUMP YOD: Krutoy Edition est tout ce que je voulais de lui en sortant de Jewelry, un projet encore plus pur, personnel, où il enlace ses racines à chaques pistes, rendant la proposition extrêmement honnête de sa part. Une des premières lignes "Listening to my albums is like looking at your old pictures" est tellement vraie dans sa finalité. Cet album est comme un ensemble de vieux polaroïd dégradés contenus dans une vieille boîte à chaussure que l'on trouve dans le grenier de son grand-père.


Droog embrace son côté rustique, que je trouve bien plus intéressant, et donc attachant qu'un simple discours de struggle life à assaisonnement de poudreuse. Tout cela en conservant, voire en surélevant, sont wordplay comme sur Kazakhstan : "Who cares what dudes think, my demographic is soccer moms, top flying creatives and natives out in Kazakhstan".


Ukraine est une grosse claque parsemée de quotables à n'en pas finir, orchestrée par cette aisance à poser de la part du protagoniste de ce voyage identitaire. C'est ce que Matryoshka catalyse par la suite. Une succession de 5 prods sur plus de 6 minutes. Traduisant presque un voyage à bord du Transsibérien à travers la toundra, escales à la clé, aux changements d'ambiance comme si on sortait du train à chaque arrêt profiter des performances de rues des villageois. La track de cet album. Comment passer après cette démonstration? En y apportant une des tracks les plus sombre et vivide du disque : Odessa. "Born in 86, my folks were urgently advised that they be patient, news said the radiaton would've made me sick. Here I am sicker than ever" Un poête tragique épaulé par un autre, Billy Woods, délivrant une fois de plus une performance de haute trampe "From death stock to the top of Discogs like Stinger missiles".


Le rap russe de YOD sur Malchiska Krutoy est une cerise sur le gâteaux pour supporter son histoire qu'il nous laisse découvrir. L'accordéon du dernier tiers de la chanson attendait à être découpé, une décéption éphémère puisqu'il est de retour sur la piste suivante, Babushka troisième du nom, pour le plus grand des plaisirs. Sur l'accordéon entrelacés par des cordes, Droog lâche encore des pépites d'humour et d'héritage "Real hip-hop heads I can't stand ya'll / Fuck rap, I make songs for my grandma".


La fin de l'album est porteuse de greatness à l'instar du reste de l'album. Que dire de l'absurde posse cut qu'est Pravda, enchaînement de couplets incroyables sur un de mes flips préféré de l'album.


Kyrgyzstan, avant dernière track, exhibe une des performance les plus arrogante de Droog sur l'album, où il montre une sérénnité déconcertante dans son phrasé.


Cet album est une perle, un joyau formé au sein d'une coquille qui arbore les traces de son histoire mouvementée. Droog apporte certaines de ses verses les plus personnelles dans ce skeud. Extrêmement appréciable de la part d'un rappeur de sa trempe.

alekstreb
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le 22 oct. 2022

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