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Epithète, Dominion, Epitaphe. Voici donc le titre de ce sixième album d'Aqme. Voilà un bien bel exemple de longévité pour un groupe que beaucoup associent encore à la fine équipe du mouvement Frenchcore, la Team Nowhere. Pourtant, bien que partie intégrante de ce collectif à ses débuts, Aqme aura rapidement quitté la bande, fait applaudi des deux mains par Nicola Sirkis d'Indochine, avec qui Aqme signera d'ailleurs un morceau présent sur Alice & June. Et pourtant, le spectre du néo-métal adolescent continue de planer pour beaucoup sur la réputation d'Aqme, à tord bien entendu. Après quatre albums studio et un combo dvd/cd live, le groupe se séparera de son guitariste Benjamin en 2008, afin d'accueillir en son sein Julien. Alors que les riffs de Benjamin forgeaient énormément le son Aqme, ce changement de line-up sera une véritable deuxième naissance pour le groupe, qui accouchera en 2009 d'un album particulièrement riche, En l'honneur de Jupiter. Un album que j'aurai pourtant eu énormément de mal à écouter, tout habitué que j'étais à l'empreinte de Benjamin dans la musique du quatuor. Et pourtant, deux ans après, après avoir pu réellement me plonger dans cette galette, et l'écouter plutôt que l'entendre, voilà que je ne jure plus que par ce dernier !

C'est donc déjà le second album du groupe sous cette nouvelle configuration, et déjà le dernier ! Thomas, le chanteur du groupe, a en effet annoncé, à la veille de la sortie de l'album, qu'il quittait Aqme pour se concentrer sur d'autres projets, hors de la musique. Et pourtant, la première chose qui frappe à l'écoute de cet Epithète, c'est la prestation vocale justement, le chant de Thomas dégageant moult maitrise, hargne et puissance. Tout au long des onze pistes qui composent ce nouvel album, sa voix se pose comme un véritable instrument, tantôt hurlée, tantôt chantée, proposant même des choeurs sur certains passages plus ambiant, suivant fidèlement certains riffs de guitare, on reste scotché face à cette dernière offrande d'un chanteur des plus charismatiques, emplie comme d'habitude d'une fragilité et d'une sincérité remarquable. Souhaitons déjà bonne chance à Vincent, le nouveau chanteur de la formation, qui au vu des quelques vidéos disponibles de-ci de-là sur la toile saura se montrer à la hauteur.
Néanmoins, Thomas n'est pas le seul à avoir délivré une prestation exemplaire lors de l'enregistrement de ce sixième effort. Julien continue de renouveler la musique du quatuor, l'enrichissant de riffs surprenants et jouant avec le son, Etienne se fait également plaisir avec des rythmes soutenus et des breaks originaux, comme toute la progression de la batterie sur le refrain de « Quelque soit le prométhéen (ou le nihiliste) » pour ne citer qu'elle. La basse de Charlotte lie le tout avec brio, pour un ensemble qui concrétise l'album de la maturité pour Aqme. Le fan du groupe tirera certes une drôle de tête quand il entendra l'introduction de « Quelque soit… », le rythme effréné, à grand renforts de blast, de « La dialectique des possédés » ou encore la violence d'un titre comme « Adieu ! », mais l'ensemble jouit d'une cohérence et d'une richesse exemplaire. Comment ne pas citer l'éponyme « Epithète, Dominion, Epitaphe », la rythmique lourde de ses couplets, les envolées vocales sur les refrains, et la véritable descente aux enfers qu'est la dernière minute du morceau ! Citons aussi la superbe « Plus tard vs trop tard », une ballade poignante sur laquelle Julien balance un solo de guitare des plus réussis. Le seul véritable reproche que j'aurais à formuler ira à « My english is pretty bad », un morceau certes intéressant, avec des riffs construisant une rythmique que ne renierait surement pas Meshuggah, mais sur lequel se trouvent deux guests, Junior (Darkness Dynamite) et Stephane Buriez (Loudblast). Ca aussi, c'est une belle nouveauté dans la musique d'Aqme, mais force est d'admettre que ces deux voix plus extrêmes, mais également plus classiques « métal », dénaturent la prestation de Thomas et rendent cette partie de la chanson banale et fade. Désolé Steph, mais autant j'aime beaucoup Loudblast et ton chant sur tes propres compos, autant sur Aqme je n'y arrive pas !

En conclusion, Aqme s'est fait énormément plaisir sur cet album, en n'ayant pas peur de sortir des sentiers battus, comme à leur habitude. Ce sixième effort est véritablement l'apogée de la musique du groupe, remarquablement sincère et maîtrisé. In Aqme Veritas !
MrMandale
9
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le 3 oct. 2012

Critique lue 289 fois

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