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Album de Lomepal (2017)

Pourquoi ça mérite votre attention ?


Du rap de blanc, quoi de plus chiant ? La chanson française ? Vianney ? Grégoire ? Bon, okay, c’est facile de piocher dans la chanson française. Sauf que… Ouai, ça fait une bonne dizaine d’années que le rap n’a plus de couleur. Et il faudrait être un sacré tocard pour penser qu’un mec qui porte des Vans et un Jean Slim n’est pas capable de kicker sur un type beat de Drake.


Lomepal, ou le rap de confession entre deux érections. Cette formulation est très réductrice. J’aurais plutôt dû dire « Un rap de confidences, et non un rap confidentiel ». Parce qu’entre deux Flips et des références au monde de la planche à roulettes (on est à 9/10 sur l’échelle de la périphrase bateau, aussi connu sous le nom de l’échelle de Jean Pierre Pernaut), le mec débite des trucs pas si cons, et il le fait bien. J’avoue que la punchline sur l’hygiène de ses testicules, on s’en serait bien passé, mais c’est toujours intéressant de savoir qu’un mec peut se gratter les couilles et te serrer la main juste après, en toute impunité. Au-delà de toutes ces considérations génitales, la chose la plus remarquable chez Lomepal, c’est tout de même sa capacité à faire l’amour à chacune des prods de Flip. C’est propre, c’est carré, ça sent la maturité de l’artiste qui n’a pas confondu vitesse et précipitation.


Attends, ce n’est pas tout : le mec est aussi capable de faire vibrer suffisamment bien ses cordes vocales pour chanter sans se planter. En l’an 10 après Damso, tout cela n’a plus vraiment de sens ni d’importance, mais c’est toujours bien de signaler qu’un mec peut déboucher tes glandes lacrymales en te parlant d’un avion qui se rapproche dangereusement du sol. La comparaison à Damso n’est pas anodine. Lomepal, c’est ce mec qui traine un peu trop avec ses potes belges et qui finit par carjacker le plus naturellement possible tous les gimmicks de son entourage. Faut voir le positif, il aurait pu finir dans le même mur que Plastic Bertrand. Mais à force de côtoyer Romeo Elvis et Caballero, son univers s’est métamorphosé, pour ne pas dire émancipé. On est en 2017, le rap n’a plus vraiment de frontière. Lomepal non plus.


Bienvenue dans la vraie chanson francophone.


Note : Babtou fragile/10


La punchline à retenir pour épater votre entourage :
« Pourquoi c’est toujours quand il faut profiter du présent que j’ai des absences ? » - Avion


S’il n’y avait qu’un titre à garder : Yeux disent
S’il n’y avait qu’un titre pour serrer : Danse
S’il avait qu’un titre pour chialer : Sur le sol


L’anecdote pour briller en société comme l’étoile que vous êtes :
La fiche Wikipedia de Lomepal indique qu’il est influencé par Eminem. C’est un peu comme comparer OJ Simpson et Jason, parce que les deux utilisent une machette… C’est moralement répréhensible.


L’accroche Clickbait pour vos skyblogs :
« Lomepal : la plus belle révélation depuis The Offspring, Sum41 et Everlast ! »

Jonathan_McNulty
8

Créée

le 11 sept. 2017

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