Ce matin, je me suis réveillé les yeux fermés.

Je ne suis pas chez moi, ou peut être que si, après tout je n'en sais rien. Tout est sombre, l'air est pesant. Je n'arrive pas à ouvrir les yeux, pourtant, je suis bien conscient. Je suis couché, à même le sol. Comment suis-je arrivé là ? Où suis-je, d'ailleurs ? Pourquoi serai-je ailleurs ? Il y a cette atmosphère... dense. J'ai du mal à bouger, à me lever, tout est trop lourd. Péniblement, je m'agenouille, et puis... impossible de faire un effort de plus. J'ai du mal à respirer. Je suis seul mais je suis entouré, quelqu'un, quelque chose est là. Des milliers, en réalité. Au loin, une mélodie retentit, par delà le tumulte envahissant. Elle m'obsède, et s'approche. Pourtant, pas de musicien. J'ai peur, un peu. Pour ma raison, beaucoup. Oppressé, je me couche, sur le dos, je m'abandonne et parviens à ouvrir les yeux.

-Phantom on a Pedestal-

Cette atmosphère grandi, puis m'enveloppe. Je la distingue d'un peu plus près, ce sont... des silhouettes. Par milliers. Je ne suis donc pas fou, étrangement, me voilà rassuré. Je ne lutte plus, désormais. Le vacarme s'estompe. Légère, harmonieuse, une mélopée m'épanoui. Je peux bouger, mais je ne le veux pas. Je me sens trop bien pour ça. Très vite, je ne touche plus terre. Suis-je vraiment chez moi ? Je n'avais jamais remarqué toutes ces lumières. Ces silhouettes planent, voyagent. Elles m'amènent avec elles. Nous montons, toujours plus haut. Tout est parfait, mon souffle ralentit, mon coeur s'adoucit, je ne me suis jamais senti aussi bien.

-Hymn to the Idea of the night, Auditory Spirit-

Toutes ces lumières... Et puis cette hauteur. C'est impossible, je ne suis pas chez moi. Mais où ? Serai-je en train de mourir ? Je ne le veux pas, je ne veux plus monter. Cette musique retentit de nouveau, le musicien est là, tout prêt, il sonne... le glas. Difficile de voir à quoi il ressemble. Je n'ai plus peur. L'atmosphère m’oppresse de nouveau. Je n'ai plus peur. Désormais, je l'épouse, elle m'enferme, elle me pèse, je lui appartiens. Je n'ai plus peur. Je chute, en arrière. Je distingue d'autres silhouettes, elles errent, ce sont des femmes, elles m’appellent. Ce bruit... assourdissant. Tout va trop vite, je ne distingue plus rien. Tout est saccadé, tumultueux. Je tombe à grande vitesse, pourtant, le temps semble s'être arrêté. Il n'y a pas de fond. Où suis-je ? Je n'en sais rien, mais je ne veux plus jamais partir. Je pleure, je souris, je n'ai plus peur, je me sens bien.

-Skeleton Dance, Gallery of the Invisble Woman-

Tout est sombre, je touche terre, tout est lumineux. Trop. Je n'y vois rien, que de la lumière, tout est clair et aveuglant. Pour la première fois, je marche, pourtant sans but. Il n'y a rien, il n'y a plus rien. Où suis-je ? Non, ce n'est pas chez moi. Marcher doit bien mener quelque part... Épuisé, je m'arrête, m'agenouille puis m'assois. C'est trop dur, chaque pas est un peu plus lourd que l'autre. C'est la fin, cette fois. Je m’allonge et puis m'endors, de nouveau, en pensant que cette fois je ne me réveillerai plus. Ce voyage était troublant, je n'ai pas envie de partir. J'ouvre les yeux. Je suis dans mon fauteuil, le nez dans ma tasse de café. Dehors, le ciel est éclatant, mes voisines prennent le petit-déjeuner dans la cour. Je ne me souviens pas des trente-cinq dernière minutes. Tout ceci n'était donc qu'un rêve ?

-Dream of the Nightmare, Fantasma-Parastasie-
moumoute
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le 9 sept. 2012

Modifiée

le 9 sept. 2012

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