Friday Night (Single)
7.1
Friday Night (Single)

Single de GFOTY (2012)

Laissez moi vous conter une histoire, si vous le voulez bien. Pas de celles à lire avant d'aller se coucher, plutôt une histoire d'horreur d'un genre nouveau ; qu'on ne se raconte pas autour d'un feu de camp mais en faisant la queue pour entrer dans un club londonien.


On dit qu'elle rôde dans les boîtes anglaises les plus populaires, tous les vendredi autour de 2h du matin... Une fois qu'elle t'a vu t'es foutu, si tu la regardes dans les yeux ta bite devient dure comme la pierre, tu peux plus lui échapper. Personne ne connait son vrai nom, mais il paraît qu'elle se fait appeler... GFOTY... Girlfriend Of The Year...


GFOTY, c'est cette fille même pas sortie de l'adolescence, qui a des mojitos sous perfusion à partir du moment où elle met un pied dans une boîte, qui parle fort en racontant des conneries, qui tombe amoureuse du premier mec qu'elle aperçoit parmi les silhouettes incertaines découpées par la lumière noire sur le dancefloor ("I think I love you, what's your name?") et s'empresse de l'emmener dans une cabine de chiottes pour lui tailler une pipe rapide et le jeter après usage comme le mouchoir sale avec lequel elle essuie ses lèvres ("In the bathroom sucking dicks / Thanks for cumming, that was quick / Quicker than the other guys / Friday Night, wet surprise!"), qui se donne en spectacle sur la piste en dérapant sur la bière entre deux hauts-le-cœur, s'agitant tant et si bien que son estomac se transforme en un shaker à forme presque humaine prêt à régurgiter un cocktail inédit à la secousse de trop. Après une soirée bien... arrosée, GFOTY rentre chez elle peinarde en clio, fantasmant du jour où elle pourra s'acheter la Bentley de ses rêves.


Les dernières rumeurs rapportent qu'elle est devenue DJ, et qu'elle a même un single. Paraitrait qu'elle est douée en plus, la débile. Je l'ai écouté, juste hier... ça m'a foutu le vertige. Je me suis senti un peu sale mais j'ai pas pu m'arrêter, je sais pas ce qui m'arrive. La musique... je crois que j'ai jamais entendu quelque chose qui retranscrit si bien le scandale d'une soirée passée à être torché comme un trou, l'ivresse n'est pas uniquement dans les paroles de GFOTY, son phrasé est coupé par des glitchs, des répétitions de voyelles, des échos ultra-rapides qui rentrent en résonance avec les vagues synthétiques de l'instru, qui elle même tourne en une spirale infernale qui fait entrer chaque nouvelle boucle dans une nouvelle dimension éthylée.


Je me sens un peu nauséeux, mais j'ai le cœur qui bat à 100 bpm et une envie incontrôlable de me vautrer dans le stupre... Je crois que j'ai plongé trop longtemps mon regard dans ces yeux vides, la pétrification commence déjà à faire son office. Quelqu'un pour m'appeler un docteur ?



...



"Friday night, time to get drunk
Go to the party, time to get drunk
Arrive in the Clio, get driven by a hunk
Straight to the bedroom, driven by a hunk
Plenty of boys in the yard
One look at me and they get hard
Hard as stone, ready to bone, like Medusa on a party phone
DJ, DJ, DJ DJ DJ
Slow it down for an epic BJ
Thanks, man, so glad you came
I think I love you, what's your name?
Don't leave yet, we're having fun
Friday night, number one"

TWazoo
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le 22 déc. 2017

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T. Wazoo

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