Dans la catégorie des beatmakers indispensables dans le game ricain, Pharrell a su s'affirmer et se positionner en temps que valeur sûre. Innombrables sont les rappeurs qui ont choisi de lui faire confiance, en solo ou accompagné de ses potos de Neptunes.
Mais si Pharrell était jusqu'à présent un personnage discret, affichant son blaze de producteur, tout en signant des featurings plus ou moins gourmands, ou encore en s'affichant dans l'ensemble des salons de mode huppés, il faut avouer que cette dernière année a remis ce quarantenaire (et oui) à la voix feutrée sur le devant de la scène.
A tel point que l'artiste semble enfin se dessiner une véritable carrière solo... Loin des Neptunes, des N.E.R.D et de ses multiples collabs'. Il faut dire que depuis "Random Access Memories", le duo français a misé sur l'homme au chapeau. Pas pour sa musique, mais pour sa voix. Aux commandes vocales des hits "Get Lucky" et "Lose Yourself to Dance", il n'en fallait pas moins pour hisser Pharrell dans la catégorie des "chanteurs" (ça fait bizarre de qualifier ce gars ainsi) du moment.
Ça n'a pas loupé, quelques mois plus tard, Williams sort un single joyeusement efficace. Le son reste en tête, le clip est dans l'air du temps. C'est cool, on sort un album. C'est comme cela que ça se passe aujourd'hui, non ? Sauf que je pensais sincèrement que "In My Mind", sorti huit ans plus tôt, serait le seul solo du mec.
Mais aux oubliettes le "In My Mind". Car si cet album était une vraie pépite, jonglant entre plusieurs sonorités, plusieurs styles, plusieurs couleurs, plusieurs flows (car oui, Pharrell sait aussi rapper), c'est nullement le cas de ce "GIRL". Non, "GIRL" est un pur produit de commande. Un album qui sent bon les beaux jours, les dancefloors et qui est totalement dans l'air du temps. De fait, rien ne surprend, rien ne bouleverse (je n'ai pas lâché ma petite larmichette comme Pharrell en studio, sorry...). Mais rien ne déçoit non plus, car Pharrell est tout de même un très bon compositeur.
En fait "GIRL" surfe sur la vague Pop du moment. L'album est très proche, en termes de couleurs, de l'album de son poulain Timberlake. Il y a de quoi bouger et de quoi se poser.
"Marilyn Monroe" est une ouverture très classe, "Brand New" un enchainement très énergique, tout comme "Hunter". Et la tracklist se referme avec le morceau le plus réussi de l'album : "It Girl" (excellente boucle instrumentale finale). Entre temps, on se laisse guider sans peine par les morceaux, sans pour autant frissonner. Et puis on finit également par se saouler un peu des intonations de pucelles du chanteur. On l'aime comme ça Pharrell hein, mais quand il nous montre aussi qu'il peut alterner entre chant, rap et skit. Comme dans "In My Mind" quoi.
"GIRL" est propre, efficace, voir élégant parfois. Mais rien de magique vient emporter le tout. On a l'impression que Pharrell suit la tendance, alors qui s'attelait à la créer autrefois. Mais il est clair que, au même titre qu'un Timbaland, Williams reste comme le compositeur Hip-Hop le plus doué de sa génération.
https://www.youtube.com/watch?v=3nrqzY3nj5M
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