Après avoir produit bon nombre des tubes de ces dernières années, dont les méga-hits de 2013 « Blurred Lines » et l’indéboulonnable « Get Lucky », Pharrell Williams revient avec un 2e album solo qui a déjà fuité sur la toile, avant sa sortie le 3 mars prochain.
Sans grande surprise, l’album « G I R L » se révèle très efficace. Pourtant, il n’y a pas vraiment de coup de génie comme le buzz qui précédait sa sortie pouvait le laisser espérer. Pas de coup d’éclat qui propulserait l’ex-Neptunes au rang de nouveau roi de la musique pop. Cet album ne cherche pas à ouvrir de nouvelle voie ou à impulser un nouveau style dans la carrière de l’artiste : c’est un condensé parfait de ce qu’il sait le mieux faire, soit des morceaux funky très calibrés et qui font mouche à tous les coups. C’est déjà ça.
Ce qui frappe le plus à la première écoute de « G I R L », c’est la multitude des références forcément assumées vu la façon dont elles sautent aux oreilles. La rythmique de « Brand New » est ainsi entièrement basée sur les plus grands succès des Jackson 5. « Hunter » reproduit presque à l’identique la ligne mélodique de « Upside Down » de Diana Ross. La première partie de « Lost Queen » évoque « Lion Sleeps Tonight » mais aussi le récent « Royals » de Lorde. Ce ne sont que des exemples.
Les quatre invités (Justin Timberlake, Miley Cyrus, Alicia Keys et les Daft Punk) se fondent quant à eux parfaitement dans le style du maître de cérémonie. Il faut dire que l’homme au chapeau a déjà travaillé avec la plupart d’entre eux. À noter aussi la collaboration avec le compositeur de musiques de films Hans Zimmer sur le titre « Marilyn Monroe » (forcément…).
C’est finalement assez surprenant de ne pas relever beaucoup de tubes en puissance, à part celui qui caracole déjà en tête des ventes, « Happy ». Et qui porte d’ailleurs terriblement bien son nom, avec une énergie positive revigorante que l’on retrouve dans la multiplication des vidéos amateurs réalisées sur le modèle du clip, imaginé par les français Pierre Dupaquier et Clément Durou (We Are From L.A).
Alors forcément, à la première écoute, c’est assez décevant, voire frustrant. On a déjà tout entendu et on regrette que l’inventivité n’ait pas été le mot d’ordre de cette production. Et puis on se lance au hasard de nouveau sur quelques titres. Et très vite, on se laisse porter par le rythme imparable de la plupart des pistes, on tape des pieds et on se retrouve contaminé par ce concentré de vitamines musicales. « Clap along if you feel like happiness is the truth » Qu’est-ce que vous voulez répondre à ça ? Difficile de résister.