Gods of War
5.3
Gods of War

Album de Manowar (2007)

Gods of War, l’album de la polémique, l’œuvre très décriée, souvent moquée par des petits faquins qui, du sommet de leur fatuité inconsciente, se satisfont à darder leurs petits glaviots en direction de Manowar et de leur production musicale, parce qu’elle les dérange. Oh, qu’il est doux de se moquer, qu’il est cocasse de se choyer dans un entre-soi pour pouvoir asséner ses petites piques de cuistre à un groupe auquel on a de toutes manières déjà décidé qu’on ne lui laisserait aucune chance.

Huhu trop drôle, il y a de la narration trop stupide ! Hoho, hilarant, il y a un orchestre symphonique trop nul ! Hihi, un album qui raconte une histoire mythologique, trop ringard ! Haha, je me bidonne, moi je veux du metal et on me donne du Wagner. Ce genre de baltringues là, réunies en groupe, aiment à se lécher les parties génitales en critiquant Manowar. Ces mêmes paltoquets qui se masturbent devant du Queensrÿche car ils sortent estomaqués par la simple existence d’un concept-album. Les mêmes cafards qui vénèrent Iron Maiden parce qu’ils craignent trop de découvrir et d’apprécier des groupes moins populaires, parce qu’apprécier le groupe de metal le plus populaire du monde c’est trop la mode tu vois quoi ! Je les méprise, et les Dieux de la Guerre les annihilent.

Reprenons de nouveau l’analogie de la flèche dardée. L’arc bandé correspond à tout ce qui précède la création de Battle Hymns, le premier album. Une fois celui-ci publié, la flèche s’envole et atteint des sommets cosmiques, trouvant son point culminant à travers Kings of Metal. Puis, obéissant aux lois de la chute des corps, elle redescend. Dans l’éther, elle publie The Triumph of Steel, puis, au plus bas, Louder than Hell. Warriors of the World constitue une porte d’accès s’ouvrant pour récupérer la flèche qui avait touché le fond. Soufflé par un vent Wagnérien, le projectile s’envole maintenant vers d’autres cieux et entre dans une toute nouvelle dimension, tout en gardant ses propriétés et sa nature. Gods of War nous propose une immersion vers ce nouvel univers.
D’emblée, on est frappés par la grandeur. Par la grandeur musicale ? Pas tout de suite. La pochette de l’album, déjà. Quelle classe ! Ce bleu nuit tout en nuances, ces couleurs, les flammes, les démons ailés, les serpents, les femmes, et nos quatre héros. Évidemment, les femmes dénudées et les guerriers musclés qui tiennent des glaives, c’est nigaud. Mais on s’en fout, visuellement, ça en jette ! De loin la plus belle pochette de toute la discographie.

Soyons maintenant frappés par le rendu musical. Tout de suite, ça pète aux oreilles. Tout en grande pompe, une musique orchestrale vient donner le ton : nous allons écouter un album mêlant symphonie wagnérienne et metal Manowaresque. Les premières secondes sont déjà majestueuses. Un thème se démarque, il deviendra un des leitmotivs de l’œuvre. Immédiatement, on se laisse envahir par l’étalage de puissance, et au fil des minutes, on est saisi tout entier par la grandiloquence de l’Overture to the Hymn of the Immortal Warriors (même le titre est pompeux putain, je m’en délecte !). Si les instruments n’avaient pas suffi à nous griser, de magnifiques chœurs prennent le relais pour inonder de beauté nos sens émotionnels, et lorsqu’on pense que le morceau s’achève, un putain d’orgue d’église vient rajouter du faste à ce tableau déjà débordant de majesté démonstrative. Je comprends que ça puisse écœurer, mais moi, j’en reveux, encore et encore ! Et quand on satisfait ma soif d’inutilement pompeux, (enfin quand c’est bien fait), eh bien je suis aux anges ! Qu’est-ce que ça démarre bien !

The Ascension prend ensuite le relais, et, comme son nom l’indique, ce morceau symbolise la montée au pouvoir d’un démiurge, interprété par Eric Adams qui nous livre un couplet sublime dans leuqel il exprime solennellement son ubiquité. Ce court morceau s’achève avec une tension à laquelle vient succéder le lourd riff de King of Kings, mélange de heavy bien brutal et de chœurs magnifiques. Quelle classe ! Si vous demeurez insensible à ce triple enchaînement, c’est que le principe de puissance, de majesté et de classe n’est pas pour vous, du moins, que vous ne pourrez jamais y être sensible. Contentez-vous du punk ou ce genre de trucs.

Kings of Kings possède la même recette que les chansons des derniers albums de Manowar : rythmique rudimentaire, mais refrain et chant terriblement efficaces ! On aimerait d’ailleurs que le refrain se répète encore et encore, car il gagne en beauté lors de chaque écoute, surtout lorsque les chœurs s’y mêlent pour l’harmoniser. Comme toujours, chanter ce refrain de concert avec Adams est un plaisir total. Le thème mythologique et guerrier aide beaucoup à se perdre dans des rêveries faites de règne, de dieux, de bataille épique et de démons à pourfendre.

Army of the Dead, part I (en chiffre romain parce que c’est plus pompeux) peut être interprété comme un cantique interprété a capella. Le chanteur, soutenu par des chœurs, récite une prière magnifique qui fera également office de leitmotiv pour la suite de l’album. À travers un langage soutenu, le priant appelle aux armes, et à ne pas craindre la mort. C’est d’une solennité un peu naïve mais ça fonctionne parfaitement, car la majestuosité du chant et des chœurs donne à ce morceau un éclat superbe. Anecdote inutile : cette imploration religieuse me fait penser au chant du même acabit dans Final Fantasy X, celui fredonné par les priants en faveur de Yevon.

Sleipnir est niaise, mais sympa. Il y a là un mélange de Louder than Hell et Fighting the World. Le premier pour la rythmique rudimentaire, le second pour son air entraînant un peu naïf. Le retrait des instruments en fin de chanson symbolise justement cette envie d’en faire un hymne fait pour pousser les foules à chanter le refrain a capella en concert. Un morceau de transition.

Loki, Dieu du Feu. Ça en impose, non ? Dans l’imagerie plébéienne, ce même Loki est maintenant visualisé comme une espèce de lavette portant un casque arborant un mélange de cornes de cervidé et d’antennes d’insecte très ridicule. On remercie Marvel et on remercie les aliénés américanoïdes et leur adoration pour cette franchise. Le dieu Loki, déjà souillé par le géant américain avide de super-héros nigauds, se voit encore davantage tarlouzifié lorsqu’il se fait interpréter au cinéma par un acteur au charisme de porte-clé et à la virilité de phytoplancton. Merci Marvel, merci les aliénés. Loki, heureusement, peut se rassurer lorsqu’il entend la chanson de Manowar lui rendant hommage. Un putain de riff alpha, une phrase alpha pour un pont de mâle alpha, des paroles à la hauteur du personnage mythologique et un solo de gutare ainsi qu’un refrain de la même envergure. Là, on rend hommage à un dieu, Adams nous dit qu’il est le père d’un loup et des serpents de la mer, qu’il est un frère pour Odin, et ça en jette ! C’est autre chose qu’une fiotte en armure verte qui fait des blagounettes pour un public d'éternels adolescents déjà conquis.

Blood Brothers bat des records de niaiserie. Incroyable qu’une chanson avec des paroles aussi ridicules fasse partie du répertoire de Manowar. On dirait de la philosophie d’agenda de jeune fille de 4e qui vient de découvrir le pouvoir de l’amitié. C’est du niveau du générique de Friends. Mais le fait que je parvienne à apprécier cette chanson malgré tout et qu’elle parvienne à m’émouvoir (si je ferme les yeux sur le sens des paroles) en dit long sur mon objectivité vis-à-vis du groupe. C’en est même effrayant. Néanmoins, la mélodie et la voix restent très belles, c’est ce qui parvient à générer de l’émotion et du plaisir, même si ça reste quand-même assez banal.

Odin, le roi des Dieux, est ensuite mis à l’honneur. Un leitmotiv calme et plaisant à l’oreille vient l’introduire. C’est l’Overture to Odin. Le morceau suivant, The Blood of Odin, est une narration très série Z. J’en suis conscient, le claquement sonore qui ponctue la narration digne d’un dessin animé pour enfant ça sonne un peu nigaud. Mais le secret est de faire comme Manowar, de se badigeonner de ridicule et d’y aller à fond ! Se laisser porter par le récit tout en faisant fi de sa nigauderie procure un certain plaisir. Il suffit d’écouter et d’aller chercher sa candeur de petit garçon, celle qui nous poussait à créer des histoires avec nos jouets. Faites ça et ça passe.

Tout grisé d’avoir beuglé la conclusion épique de la narration précédente, c’est l’esprit tout endiablé de passion dionysiaque que nous hochons notre tête comme des demeurés tout en pressant de notre mâchoire supérieure la partie haute du menton sur laquelle finissent nos incisives. Pourquoi faire cela ? Parce que nous réagissons à l’instinct, nous sommes guidés par la puissance du riff de Sons of Odin. Les chœurs qui suivent nous poussent à déployer nos bras, comme si nous arrivions dans une guerre pour la résoudre par notre seule force et que tous les soldats nous vénéraient. Manowar possède ce pouvoir exhausteur d’imagination. On pense redescendre quand le couplet, plus calme et soutenu par une seule ligne de basse rudimentaire, mais on remonte aussi vite quand le refrain, en deux temps, déboule dans nos esgourdes. On chante le refrain en encore et encore, jusqu’au final de l’œuvre où une narration d’une majestuosité totale nous renverse totalement. Essayez de prendre cette narration au sérieux, et laissez-vous porter par l’emphase totale, laissez la musique outrancièrement pompeuse vous transporter au Valhalla des émotions lorsque vous récitez le texte avec le narrateur, en hurlant seul comme un bougre de cuistre, et atteignez le pinacle passionnel lorsque vous rendez hommage aux Dieux de la Guerre !
Glory, Majesty, Unity est, encore, une narration pure. Il faut écouter, tout simplement, pour s’immerger dans l’histoire. Il s’agit d’un appel aux armes dicté par une divinité. La narration comprend d’ailleurs un clin d’œil à The Warriors Prayer de l’album Kings of Metal. La fin du morceau nous invite à répéter ce que dicte la divinité, et, comme pour le reste, il suffit de laisser son âme candide prendre les rênes de notre raison et de se laisser aller. C’est vite grisant. Le morceau s’achève par un coup de tonnerre, qui introduit la prochaine chanson. Simple, efficace.

Des coups saccadés de tambour adressent un bruit sourd, rappelant une marche au pas effectuée par des militaires. Depuis l'orage grondant, les Dieux de la Guerre descendent tout droit de la voûte céleste en marchant, et leur pas font trembler la terre. Ils ne sont pas ici pour dénoncer des violences policières ou l’absence de l’écriture inclusive dans La Recherche du Temps Perdu. Non, ils dressent leurs épées face au vent et déchirent le ciel pour livrer un vrai combat, une bataille divine, car les Dieux de la Guerre ne se déplacent pas pour des escarmouches. Refrain choral, musique symphonique grandiose, batterie puissante et modérée, ascension dramatique via la mélodie, le ton est donné. Eric Adams débute le couplet, très calme et solennel, puis l’achève avec son inimitable fausset avant de laisser les chœurs l’accompagner pour le refrain. Aujourd’hui, voici le jour où nous mourrons au combat, Valhalla nous nommera les immortels, car nous sommes les Dieux de la Guerre. Quelle classe putain ! Tout en maîtrise, le solo ajoute sa vélocité au milieu du tempo modéré. La voix du chanteur tranche toutes les gorges possibles tant elle est affilée, et la majestuosité du morceau va crescendo. Magnifique. Je ne peux pas parler du final, car les mots paraissent tous ridicules face à ces ultimes secondes d’inhumanité totale. Il faut l’écouter. Moi, il me transporte dans un état second.

L’orgue d’église revient pour instaurer délicatement (si je puis dire) le prélude à la prière entendue dans Army of the Dead part I. Logique, car nous en sommes à la partie II. Accompagnés par les nappes sublimes soufflées par les cornemuses du diable, nous chantons la litanie avec le grand Eric Adams.
Dans Odin, nous retrouvons le leitmotiv attribué au roi des Dieux, mais joué à la seule guitare électrique, ce qui le nuance sans toutefois lui ôter sa prestance. La batterie arrive ensuite pour donner du corps au tempo modéré et accompagner la magnifique phrase jouée à la six-cordes, puis la basse contracte ses deltoïdes pour soutenir tout ce beau monde. L’auditeur, en transe, écarte les bras et se grise de cette magnifique mélodie en s’imaginant tout puissant. D’autres nappes mélodieuses de clavier viennent ajouter de la douceur à l’ensemble, tandis que le chant reste sobre. La chanson s’achève ensuite par la fameuse prière citée plus haut. Celle-ci vient se greffer à l’ensemble musical, et l’auditeur, tout retourné, la hurle en poussant sa voix au maximum. Le pinacle de la jouissance interactive est atteint. Cette prière, que nous avons chanté a capella, ou bien accompagné d’un seul orgue discret, nous pouvons maintenant la chanter avec toute une symphonie, pour conclure un morceau magnifique. Ce sentiment de consécration, mêlé au plaisir musical, c’est ineffable. On s’égosille comme rarement en exhortant les combattants à brandir leurs armes face à la mort, on vocifère pour les accompagner durant leur vol à dos de Valkyries. Ils ne sont pas seuls, car nous prions pour eux, et pas comme des fragiles, il s’agit là de prières de mâle alpha, qui sont là pour affronter la mort et pousser les fiers guerriers à franchir les portes du Valhalla !

L’ultime morceau, Hymn of the Immortal Warriors, reprend le leitmotiv entendu au tout début de l’album. Eric Adams, accompagné par de simples arpèges de guitare et des nappes très douces de clavier, y délivre encore une prestation vocale sublime jusqu’à ce qu’un feu d’artifice symphonique explose dans nos esgourdes. Nous reconnaissons la phrase, c’est le leitmotiv, et le chanteur, une fois la déflagration musicale adoucie, reprend les rênes pour sublimer l’ensemble. Le seul bémol, c’est le solo, qui intervient trop tôt et au moment où l’on aimerait qu’Eric Admas continue à chanter son passage époustouflant d'intensité émotionnelle. Le solo vient nous couper en plein orgasme ! Mais quand je pense à cette partie vocale qui le précède, j’en viens à m’énerver tellement c’est bon ! C’est con mais trop de qualité me fait parfois sortir de mes gonds.

Puis on a Die for Metal, qui n’a rien à foutre là, même en chanson bonus. Je ne comprends pas l’intérêt de la démarche. On vient de clore une histoire mythologique, et en beauté. Le silence succède à l’œuvre, aux ultimes notes de l’album, pour nous permettre de prendre le premier recul après la claque, de réconcilier l’émotion avec le raisonnement, c’est le moment où l’on se recueille, en pensant à ce qui nous a plu et en envisageant d’autres écoutes futures. Mais Die for Metal vient briser ce silence, et on s’en retrouve décontenancé. Bon, une fois qu’on le sait, on s’y prépare et on l’écoute, mais je trouve que foutre cette chanson ici est juste bon à dénaturer toute l’histoire présente dans l’album. Quant à la chanson, c’est du bas de plafond. Manowar sait faire beaucoup mieux. Elle s’écoute et s’apprécie en fond sonore, mais pas davantage. C’eût été un autre groupe, ça méritait plus d’attention, mais là, on a affaire au quatuor en cuir et si l’on se réfère aux ineffables chefs d’œuvres qu’ils ont pu créer, on sait qu’ils ont bâclé cette composition.

Pourquoi Gods of War est-il tant décrié ? Parce que l’auditeur lambda, fan de metal de surcroit, aime consommer. Il faut qu’on lui donne de quoi se goberger d’albums, il ne faut pas qu’il réfléchisse, il veut du bruit. Par son côté wagnérien totalement assumé, Manowar ne suit pas cette démarche, donc cet opus désarçonne. Il désarçonne parce qu’il y a des orchestres, de la narration, un côté pompeux qui pousse à ouvrir son esprit, ce qui bouleverse l’auditeur lambda qui se goinfre de redondances metallesques à seul dessein d’être diverti, pour oublier sa propre mort comme dirait Pascal. Les albums sont à cet auditeur ce qu’un film de super-héros numérique américain accompagné de son seau de maïs soufflés sont à un cinévore (à distinguer d’un cinéphile).

Gods of War est un putain de chef d’œuvre, mon deuxième album préféré du groupe juste derrière Kings of Metal. Il l’est parce que je sais me laisser porter, parce que tout me parle dans cette œuvre. Parce qu’il y a du metal, du classique, des passages narratifs à la gravité épique terriblement poignante, du Adams, de la flamboyance, du pompeux, de la majestuosité et des cornemuses du diable ! Ces quatre guerriers sont immortels, jamais ils ne périront, ni dans mes lecteurs de contenu auditifs, ni dans mes conduits auditifs, ni dans mon âme. Gloire aux Dieux de la Guerre !

Ubuesque_jarapaf
10

Créée

le 13 août 2022

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