Un bien bon album.

1983. C'est la date du premier album solo de BEN WATT, ce qui signifie qu'il s'en est passé des choses pendant ce bail de plus de trente ans. Le Londonien, musicien-compositeur-chanteur devient dans le désordre DJ, remixeur, fonde le label "Fly Buzzin' Records" puis avec sa femme forme le duo Everything But The Girl. Il bosse entre autres sur les trois premiers LP de Massive Attack, publie deux recueils non traduits en France où sont très présentes les disparitions de ses parents et celle subite de sa demi-sœur. Enfin, il devient père et combat une maladie rare qui aura déjà eu la peau d'une bonne partie de son intestin grêle.

Un peu de paix et de volupté ne ferai pas de mal vous me direz...

Alors, posé, sans artifices et accessible dès la première plage éponyme, ce second album est d'une extrême honnêteté aux mots le plus souvent moroses mais jamais dépressifs ni larmoyants. Son chant est quant à lui chaleureux et l'ambiance down-tempo recèle de multiples couches dès lors que les écoutes et les attentions de l'auditeur se voudront plus soutenues.
Surprit à m'entendre fredonner (façon yaourt hein) sur quelques délicieux refrains folk dépouillés, il y a dans ce long play toujours de la place pour l'espoir et l'optimisme. Je fais donc le pari qu'il ne faudra pas encore trois décennies pour entendre le prochain album solo de Ben Watt. Je double même la mise sur un résultat tout autant subtil et émouvant que "Hendra".