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Album de Nosaj Thing (2012)

Nosaj Thing est un artiste de glitch-hop ayant fait parlé de lui grâce à son premier album qui fut magistral : Drift. Savoureuse formule glitch/ambient relaxante, rythmée, propre. Le genre d'artiste qui ne passe pas inaperçu car il propose quelque chose de nouveau en réutilisant des formules déjà efficaces.

Ça commençait pourtant bien.
La première piste, Home, plonge dans une ambiance nouvelle. Plus profonde que d'habitude. Nosaj Thing n'hésite pas à jouer sur les effets et à user de synthés pour créer une atmosphère qui lui appartient. Le beat glitchy devant est d'ailleurs très bon, mêlant bien l'atmosphère calme à un rythme typique mais efficace.
On continue avec du bon, Eclipse/Blue accompagnée de la voix de Kazu Makino est envoutante. Le style ne se creuse pas vraiment mais on a droit à un très joli sample (pas sûr) de guitare bien géré par la suite qui fait vraiment plaisir aux oreilles.
Non, en fait là où ça cloche vraiment c'est à partir de "Safe". Bon allez, on va pas dire que ça cloche, ça reste dans cette continuité, mais trop, justement. La simplicité habituelle de Nosaj Thing avait toujours laissé place à un travail admirable derrière et pourtant, force est de constater qu'ici réutiliser une formule basique n'est pas une bonne idée. Le beat ne m'a pas emballé, rythmé comme j'en ai eu l'habitude, trop répétitif pour du Nosaj, ou même pour un son glitch. La voix qui se répète sans cesse m'est un peu sortie de la tête à un moment. Bref, j'ai été refroidi.
"Glue" poursuit sur cette voie de répétitivité agaçante, malgré cette fois-ci des percussions plus fouillées (la bubule :personnecomprendrien:) les effets et instruments utilisés se répètent, on se lasse déjà. Ne pouvait-il pas nous offrir mieux ? Je commence à appréhender cet album.
Et "Distance" démarre. Je reprends espoir. De magnifiques bells résonnent dans mes oreilles, vient s'installer calmement un beat discret qui n’entache en rien la mélodie où Nosaj n'hésite pas à inverser ses samples pour créer de nouvelles saveurs. La basse ajoute une nouvelle dimension à la mélodie initiale. Trois minutes et dix-sept secondes s'écoulent en un rien de temps. Je reproche toujours ce style qui m'avait tant fait dreamer trop peu présent, mais toutefois cette track fait partie selon moi d'une des meilleures de l'album. Pas à l'abri d'une déception nouvelle, j'enchaîne sur "Tell".
Surprise, le style de Drift en ressort cette fois ci réellement ! Mais s'éloigne du coup un peu trop de l'ambiance plus vide, sombre de Home (il sait pas c'qu'il veut, lui >.>). J'aime cruellement les samples vocaux utilisés de manière magique par rapport au rythme. Courte mais efficace (je vous vois déjà venir avec vos sous-entendus...).
"Snap" ne m'emballe pas plus que ça. Les leads ne parviennent pas à me faire danser l'esprit, le beat est quand même assez bien travaillé surtout dans la deuxième partie de la musique, où la basse devient également plus présente. Cependant, elle sera vite écoutée vite oubliée pour enchaîner sur le prélude. Prélude hein? En plein milieu de l'album oui. C'est très joli, le piano est magnifique, pas de beat, un prélude qui annonce quelque chose, une track à part mais qui me rend plus curieux qu'autre chose. Curiosité justifiée ? NON. Ça aurait pu l'être sans "Try". Introduire ainsi une des pires musiques de l'album m'a vraiment déçu. Les quelques samples d'instruments à vent derrière ce beat qui commence à m'agacer sérieusement (répétitif, franchement, tout au long de l'album le rythme se ressemble TROP). La voix de Toro y Moi sera vite oubliée aussi.
La meilleure partie de l'album : ces deux dernières tracks. "Phase III", c'est du Nosaj tout craché, du tout bon, comme je l'aime. Un rythme original, des samples vocaux saisissants, des instruments par-ci par là, des leads et des synthés qui me font danser l'esprit, c'est tout ce que je veux dans un de ses son. A compter de là, mon honnête note serait un 5/10. Trop déçu par rapport à ce que j'attendais, pas assez de pics dans cet album, trop monotone et une ambiance vide ! J'ai bien dis "à partir de là".
Car oui, "Light #3" est à la hauteur des deux premiers (de l'album Drift). Le meilleur de Nosaj Thing se retrouve dans cette track, un sample de piano exploité divinement, un rythme digne de lui qui nous fait comme j'adore le dire danser l'esprit. Cette track s'inscrit donc dans le même registre que les deux premières "Light #1" et "Light #2". Un peu trop courte mais une façon mémorable de terminer cet album. Bâclé? Oui sans doute, mais je peux dire que rien que pour cette piste, je suis content d'être allé jusqu'au bout de l'album, ça en valait la peine.

Bref cet album de Nosaj Thing n'est pas à la hauteur de sa réputation, du tout. La qualité va en dents de scie, du très bon au mauvais, du basique à l'impressionnant. A écouter quand même, une expérience musicale unique mais si vous découvrez le bonhomme dirigez vous plutôt vers son premier album, qui lui, est digne de sa personne.
Shora
7
Écrit par

Créée

le 22 janv. 2013

Modifiée

le 22 janv. 2013

Critique lue 386 fois

2 j'aime

Shora

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