I love you to life

 This is…The return of the icon. Retour en grâce. Une basse virile, dance hall, des riffs de synthé éparpillés, un arrangement multipiste. C’est le retour. Quelques riffs de guitares clinquants. Ça brille comme un sou neuf. Mais sa voix ? La lionne a-t-elle toujours le feu sacré ? Disons qu’elle ne perd rien avec le temps. Les ans ont aggravé son timbre, sombre à la base, lui donnant une patine du plus bel effet. Les sonorités sont plus que modernes, dans l’air du temps. On pense entendre une boucle d’effet, enrobé dans un nuage de synthé. Son très propret, presque hygiénique. Se serait t’elle assagie ?

William’s Blood nous rappelle à nos beaux souvenirs. Un beat groovy à mort, un chant sans tic ou tac, direct, une montée en puissance des chœurs, et un mur du son, estampillé pop. C’est crescendo, très festif, comme pour une communion œcuménique à l’ancienne ; il finit par un gospel a capella. Le plus que brillant, et puis l’intime le plus profond. La nouvelle madame Jones a-t-elle trouvé la foi ? Elle l’a toujours eut ? On ne sait pas.

  Le retour d’une icône, après des années sans nouvelles, ça laisse beaucoup de questions en suspens. Oublions les questions. Écoutons.  Corporate Cannibal. Message. La sauvagerie iconographique du passé, à laissé place au message. Martelé sur un beat lent, binaire. Rock. Ethnique et désincarné. La basse tape lourd, comme pour une transe. Et la diva susurre plus qu’elle ne chante. Elle l’a toujours fait ça. Avec cette voix gutturale, magnétique. Mais ce n’est pas la voix qui fait défaut. Dans I’m Crying (Mother’s Tears), on hésite entre reggae, slow, modern reggae, on balance entre ça et ça. Le rythme très expérimental, syncopé, et entre les lignes, un message d’amour pour une mère courage. La sienne ? Peut-être. Retour aux basiques…

Wellx3.

 Well  Well  Wellx3

  Ça pulse vraiment bien ce: Well Well Well

 Rien ne vaut le roots rock reggae.

 Retour aux sources. Tube.

Hurricane par contre, j’ai du mal. Je ne vois pas où ça me mène. Longue complainte avec des violons, qui font monter la sauce à intervalles réguliers, et puis c’est tout. Simple et efficace. Beaucoup de trucs rythmiques qui donnent l’impression de « remplissage ». Le score d’orchestre semble avoir été écrit juste pour l’impression. Seule chose qui a du poids, qui reste, c’est cette voix qui rebondit dans les recoins de l’espace. Groove mais laid back. Toujours cool stance. Here I’m Come. I’m a hurricane. Trop doux pour être crédible. Une longue traînée de poudre. Here I’m come. I’m a hurricane. Mais qui ne s’enflamme jamais la poudre. Here I’m come…

  Love You To Life. Retour aux sources. Le mix pop reggae. Et là ça fonctionne du tonnerre ! Rien ne vaut le roots rock…Le mouvement de basse de Robbie Shakespeare est génial. Et si Robbie est dans la place, pas besoin de parier. Son pote Sly n’est pas loin lui non plus. Que du lourd. La lady est dans du velours. Les arrangements somptueux ; un poil trop brillants. Dommage. L’excès en tout nuit. Ça tue le groove. Trip de cordes, trop de violons, de sons électro, de choses, de relances vocales, de crescendos, de choristes. Comme si l’arrangeur a voulut tout mettre dans une seule chanson. Par contre la basse de Robbie. Miam ! Un métronome sur l’autoroute du groove.

  Sunset Sunrise. This is... le retour aux sources. Oubliée la disco music, (évidemment), le glam, (dommage), la hype, la provoc. La chanteuse à la voix caverneuse a pris de la bouteille comme nous tous, et elle se raccroche à ses racines. On ne va pas le lui reprocher. Et ça va laisser une impression de « déjà donné », ou « déjà vu », a tous ceux qui espèrent le renouvellement. Quitte à revenir, autant se renouveler, sauf que... C’est quand c’est roots rock reggae, que ça fonctionne le mieux. Il est très difficile de se renouveler dans le domaine de la pop. (Beaucoup se sont cassés après un retour raté). Pour une icône, c’est encore plus dur. Le travail est bien fait, mais on attendra toujours plus, et vu la réputation du personnage, on peut comprendre. Elle a rappelée tous ses vieux potes. Sly & Robbie, Brian Eno, et quelques autres…merde !  C’est peut-être là le problème.

Elle est trop en sécurité. Ça roule, Raoul, mais sonne comme si l’album avait un packaging « moderne », et quelques années de retard dans les idées développées. Pas facile de se renouveler, surtout quand on poussait le curseur assez loin dans l’excentricité, comme elle le faisait…mais avant.

Devil In My Life. Qui sonne plus pop, et fonctionne moins bien que les autres. Trop sage. Trop format pop. Moi, je m’imaginais qu’elle aurait virée tout le monde, et embauchée des petits jeunes complètements dingues, qui l’auraient poussée sans ménagement dans ses derniers retranchements. Là, ça aurait été une bombe ! Là, ça reste lisse. Et le format numérique lisse, n’arrange rien. Plus lisse que lisse.

Mais je l’aime trop pour lui tenir rigueur. Pourvu que se soit un retour, et pas un au revoir.