IAM
6.2
IAM

Album de IAM (2013)

Le temps est relatif, comme dirait l'autre. Mais six mois entre deux albums, ça fait quand même vachement court, surtout de la part d'un groupe qui nous a habitué à des périodes d'attente relativement longues entre ses disques. Mais bon, pourquoi pas, Arts Martiens étant plutôt bon, pourquoi ne pas surfer sur l'inspiration du moment ?

Ben c'était pas nécessaire. Enfin, pas comme ça, pas pour un adieu au hip-hop, pas pour clore leur immense carrière. À la limite, là où Arts Martiens tenait de l'Ecole du Micro d'Argent, IAM tient plus du Saison 5, de par son inégalité.

Pourtant le disque démarre plutôt bien avec Poudre de Brique Rouge, un instru qui fleure bon NYC, dans l'univers jazzy du groupe, un hommage décent au hip-hop. De même, Ouais c'est ça, sans être transcendante a un bon côté groovy pendant que les MC's délirent sur l'instru, un peu comme Fuck le Refrain (dans le style de Marvel, en moins barrée).
Il y a même quelques très bons morceaux, comme Médailles ou CQFD, où les phocéens retrouvent toute leur âme revendicative, finalement ce qu'ils savent faire de mieux.

Mais alors par contre ! Dans la catégorie "Pourquoi ?", on retrouve pêle-mêle C.A.S.H (on les voit venir à 1000 kms), Artificielle (là je sais pas, je comprends pas ce qu'ils ont essayé de faire), Peines profondes (faut pas se moquer, c'est pas bien : un story telling low-cost), Musik (comme hommage à leur discipline, y avait mieux à faire, et surtout Saïd au refrain je vous jure vous étiez pas obligés...).

Le reste de l'album n'a pas grand intérêt, il n'évolue dans aucune des deux catégories, ça s'écoute mais honnêtement aucun morceau qui restera dans les annales. Car c'est finalement le problème de cet album : rien de mémorable, pas une piste digne de prétendre à une place sur un best of, et même niveau son, ça ressemble plus
tellement à du IAM non plus. C'est pas spécialement mauvais côté prods, mais ça n'aide pas non plus l'album à surmonter ses faiblesses.

En fait, ce qui surprend le plus ici c'est l'absence de cet esprit du samouraï, leur marque de fabrique depuis plus de 20 ans, comme si les MC's avaient définitivement tourné la page sur ce chapitre de leur vie. Du coup les paroles en pâtissent parfois aussi (alors attention là dessus : du IAM faiblard niveau paroles ça reste toujours plus élaboré que les 3/4 de ce qui se fait en rap), aucun vrai story telling sur l'album, pas de thème fort abordé (vite fait le racisme par ci par là, mais sans plus), bref, on s'ennuie un peu en écoutant l'album. Ça reste sympa à l'oreille, mais comme Saison 5, il mérite pas vraiment de s'y attarder.
À vrai dire, cet ultime album éponyme ressemble plus à un compile de faces B qui aurait à la rigueur pu faire un bonus disc correct d'Arts Martiens. Peut-être l'album de trop, c'est dommage, mais allez, pour l'ensemble de leur carrière, on ne leur en voudra pas. Après tout, on a tous dansé le mia, non ?
captain-cook
5
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le 25 nov. 2013

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captain-cook

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