In Utero
7.6
In Utero

Album de Nirvana (1993)

In Utero se trouve être, malgré mon petit 5*, le "moins" pire du combo, du moins celui qui part le moins en cacahuète. Tout ceci étant bien entendu relatif. Relatif à quoi me direz-vous ?..tout simplement relatif à leur discographie. In Utero pour lequel je me serais arrêté à la note de 4.5* s'il n'y avait pas eu cette pochette qui rajoute la demi-étoile à l'ensemble. Oui, une pochette ça a son importance pour un album, cela confère une plus-value à l' "artistisme" de la globalité de l'oeuvre. Bref, passé ce côté unskined angel, je me mettais en route d'une réécoute de cet ultime opus de Nirvana. Bien que je croyais que celui-ci dépassait de loin les précédentes sorties du groupe, je me suis rassis sur ma chaise et j'ai pondu cette critique en revoyant à la baisse mes impressions et espérances concernant icelui. Oui, j'avais des espérances au sujet de In utero. Étonnant pour un type comme moi qui trouve ce euh, groupe surcoté. Re-bref, j'aime ce cher Balzac, et notamment "Illusions Perdues", un bouquin qui est un chef d'oeuvre. J'ai de suite pensé à cet ouvrage en écrivant ce papelard sur cet album. Il m'y faisait directement penser. Honoré de Balzac aurait pu écrire cet In Utero. Il aurait pu en concevoir les plans de cette pensée, la trame de ces 12 titres à travers autant de chapitres dans lesquels, et au fur et à mesure, le lecteur se serait perdu dans le dédale d'une illusion. Dans le dédale d'illusions cumulées et pesantes. Finalement, la littérature et la musique sont des parents proches; aussi illimités et extatiques que dérangeants et mouvants. Quand on lit un ouvrage, on écoute ce qu'il nous raconte. Et quand on écoute une musique, on lit son expressivité, son engagement et son intention. Sa beauté se dévoile dans son acception tout entière, elle se met à nu devant nous et nous montre ses plus beaux atours. Du moins, elle s'y essaye.
Quand Nirvana se met à nu, il est fragile et ne feint pas. Mais est-ce là la raison sine qua non de sa qualité intrinsèque ? Avec In Utero, il a atteint la nudité extrême, celle au-delà de laquelle il est impossible d'aller. Il donne son corps, son âme en pâture et ne peut faire machine arrière. C'est rédhibitoire ! C'est exactement ce qu'est In Utero, un album rédhibitoire. L'album du non-retour, l'album ultime bouclant la boucle. Celui qui vient éteindre le feu qu'il avait lui-même allumé quatre années auparavant. C'est un testimony, un tour d'honneur.
Il est la fin et paradoxalement son commencement. Comme si Nirvana n'avait commencé à exister qu'à partir de celui-ci, et se terminant également de fait.

Il se termine de l'intérieur...in utero. Tuant ainsi l'oeuf dans sa coquille.
lehibououzbek
5
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le 9 avr. 2013

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lehibououzbek

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