Iradelphic
7.1
Iradelphic

Album de Clark (2012)

Vous reprendrez bien un peu d'IDM? C'est l'été

La première chose que vous verrez en lisant cette critique est probablement la note. Je préfère prévenir, elle n'est pas vraiment significative. En effet l'album comporte des morceaux d'IDM géniaux comme seuls Clark et quelques-uns de ses compères du label Warp en ont le secret, mais Iradelphic énerve parfois par son inhomogénéité.

Géométries multiples

Clark nous a habitués aux disques à géométrie variable. Body Riddle en tête est un monstre changeant sans cesse mais toujours monstrueux, un peu comme les shoggoths de la mythologie lovecraftienne. Totems Flare, album de 2009 est aussi multiforme. Les morceaux claquent méchamment, s'enchaînent mais ne se ressemblent pas si ce n'est dans leur violence maitrisée.

Iradelphic ne déroge pas à cette règle... ce qui a des points positifs et des points négatifs. Si Clark balaie un spectre ultra-large de styles musicaux (j'y reviendrai), il livre finalement une galette très inégale.

Territoires sonores

Iradelphic est une incursion sur des territoires que d'autres avaient déjà explorés. Ainsi le début de l'album rappelle le 'CAmpfire Headphase' de Boards of Canada, avec sa guitare folk, ses mélodies tout aussi folk qui racontent terriblement bien un soir d'été au coin du feu. Amusant: l'électronica folk post-2010 a fait émerger un certain Bibio, qui a su dépasser le stage guitare + boites à rythmes des années 2000... et que des rumeurs ont présenté comme un collaborateur de Clark sur Iradelphic.

Certaines phases de l'album évoquent à nouveau Boards of Canada et leurs synthés vintage, analogiques, étouffés sous des tonnes de filtres brumeux. Iradelphic a aussi une petite dimension voyage spatial sous acides loin d'être désagrable.

D'autres phases de l'album sont plutôt chantées et rappellent la pop travaillée de Broadcast.

Folktronica, Electronica, Clark les balaie, avant de passer à des morceaux chantés et de terminer son album par des pistes résolument dance et - ouais c'est bizarre - optimistes, voir ensoleillés... rappelant un certain Caribou.

Alors, on en pense quoi?

Intéressant parce que Clark, capable de jongler de la folk vers l'IDM prouve la mesure de son talent.
Enervant aussi, parce que l'auditeur se perd dans un enchainement de pistes pas forcément logiques.
Estival enfin, car c'est bien la tonalité qui ressort de l'album, de la guitare folk aux danses de la pluie finales.

TL;DR

Voilà, ce dernier album de Clark séduit autant qu'il énerve. Tous les éléments clés de l'artiste sont là, du son inégalable à la recherche sonore, le beatmaking et le sens de la mélodie géniaux laissent libre cours à l'expression d'une violence maîtrisée. De nouveaux territoires sonores sont explorés et l'album affiche autant de mélancolie que d'espoir. Mais malgré une dimension hypnotique - Iradelphic vous attrappe pour ne plus vous lâcher - pas sur que l'album parvienne à égaler ses prédécesseurs, Body Riddle le premier. L'avenir nous le dira.
Crocodile
6
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le 29 avr. 2012

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