Is.Land
7.7
Is.Land

Album de Time to Burn (2007)

A l’image du nom du groupe, Is.Land est là pour tout enflammer. Rien ne repoussera après le passage de cette bourrasque, il ne restera que des cendres. Un rouleau compresseur dévastateur, un incendie, un monde chaotique, fait de noir et blanc, indéfinissable comme sa pochette énigmatique. La bande son parfaite pour Tetsuo de Shinya Tsukamoto. C’est un peu le sentiment qui prédomine après l’écoute d’Is.Land, deuxième album du groupe français. A l’écoute de Time To Burn, on pense bien évidemment à Cult of Luna ou Neurosis, mais Tim to Burn est plus teigneux, plus viscéralement juvénile notamment avec son chant moins caverneux, mais plus linéaire et monolithique, un chant du cygne hardcore, un dernier cri avant la tempête, un coupe gorge hypnotique.

Dès l’introduction « Is », Time To Burn prépara minutieusement son affaire pour finalement lâcher les chevaux avec « Nayeli », une avalanche de guitares saturées, de coups de boutoirs sur une batterie frénétique. Un bloc cauchemardesque venu de nulle part. Et que dire du point culminant d’Is.Land, « Emma Peel », qui souffle le chaud et le froid, la froideur hantée et le groovy tonitruant. Time To Burn ne va pas dans tous les sens, sait calmer le jeu en donnant une consistance à ses changements de rythme rendant sa musique presque épurée (« Isle of Men ») sans qu’elle ne soit atmosphérique pour autant. A la fois rapide et destructeur (« Nayeli »), ou lourd et glacial (« Tormenta ») ou haineux (« Tsering Lhamo »),

Time to Burn est à l’aise avec ses changements de registres, son atmosphère de films d’horreur. Is.Land est un pilonnage d’émotions fortes, une jouissance macabre funambule. Seule la dernière piste de l’album nous laissera respirer et reprendre notre souffle durant une ballade aux allures mortifères (« Land »). Riche de deux premiers EP prometteurs, avec ses compositions féroces Post Hardcore, Time to Burn frappe un grand coup, nuance davantage sa fougue. Même si la production parait plus voluptueuse et plus feutrée comparée à celles de groupes comme Breach ou Amen Ra, l’ambiance est glauque, une putréfaction malaisante se fait sentir, une rage qui sonnera comme une déchirure qui ne peut cicatriser (« Gream »).
Velvetman
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le 17 oct. 2014

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