Killer
7.5
Killer

Album de Alice Cooper (1971)

"Killer" album choc et choquant voire malsain pour certains. On appelle ça du shock rock d'ailleurs. Quelle imagination ! Pour d'autres, dont je fais partie un album indémodable, un des meilleurs du groupe. Á l'époque, 1971, Alice Cooper est encore un groupe avant qu'Alice continue son chemin tortueux et scabreux en solo. Il fait alors changer son patronyme de naissance, Vincent Furnier, pour s'appeler légalement Alice Cooper.
D'entrée le ton est donné avec "Under my wheels" intro guitare genre sirène de police vitesse grand V la batterie et ça enchaine "The telephone is ringing I guess that you couldn't see, yeah, but you were under my wheels honey" bref le bon vieil Alice a écrasé sa meuf et ça ne le perturbe pas plus que ça. A noter la présence du saxo, saxo qui a peu à peu disparu dans les versions qui suivirent. Dommage ça lui donnait une autre consistance, plus classieux. Mais même sans saxo "under my wheels" est un des morceaux incontournables du groupe avec son son plein, puissant, amphétaminé.
Bon la seconde chanson de l'album "Be my lover" est sympa à écouter, une sorte de balade électrique à la sauce Cooper. "You better take me home,cause it's a long, long way, to paradise" hum en guise de paradis j'imagine une bonne partie de jambes en l'air, un ça va, ça vient style serpent mécanique.
"Halo of flies" putain de morceau ! Intro inquiétante, sonorités orientalistes."Halo de mouches j'ai traversé l'océan...et j'ai mis une bombe à retardement dans votre sous-marin...tu ne comprendras jamais...Iiiiiiiiii crossed the ocean aaahhhhhhhh" longue plage musicale, basse omniprésente et toujours ce son, cette mélopée instrumentale venue de Chine, du Vietnam ou d'ailleurs. Roulements de tambours...Plus de 8 minutes à galoper avec Alice et ses potes, le synthé donne des coups de fouet, allume des éclairs de feu.
La face A (ben oui un disque vinyl c'est deux faces) se termine sur un hommage à Jim Morrison, le "Desperado" Ça commence tranquille "Je suis un flambeur and I'm a runner...I'm a killer and I'm a clown" Tambours !!! D'un coup d'un seul Alice s'énerve "Step into the street by sundown, step into your last goodbye, you're a target just by living" et ouais Jim "t'étais une cible juste parce que t'existait, tu portais de la dentelle et du cuir noir" et t'en es mort. M'étonnes pas cet hommage.
Passons rapide sur "You drive me nervous" le morceau le moins abouti de l'album, hard rock, proto-punk saccadé, pogoté. C'est le gus aux cheveux longs qui fuient ses parents. Johnny Rotten place "Killer" dans les tous meilleurs albums de rock. Ça ne m'étonne pas non plus.
Ça enchaîne avec "Yeah, Yeah, Yeah" et son solo d'harmonica sur foutoir électrique. "You can be my slave et je serai un étranger" "You could be the devil, tu pourrais être le sauveur, yeah, yeah, yeah" sympathique morceau, morceau de transition pour le sublime "Dead babies" tant reproché au groupe et surtout à Alice "Little Betty ate a pound of aspirin, Betty's mommy wasn't there to save her" bref la petite Betty s'est envoyé un tube d'aspirine, sa maman n'était pas là pour la sauver cause elle se saoulait au bar d'à côté et Betty's dead. Musicalement le refrain est excellent, bon les paroles... "Dead babies can't take care of themselves,dead babies can't take things off the shelf" De toute façon les parents s'en tapent ils n'aimaient pas leur gosse. Oui je reconnais c'est un peu osé (euphémisme) C'est surtout "Dead babies" qui à l'époque avait ému les puritains, ligue de vertu et toute la clique des bonnes âmes, pures et pieuses. Pendant ce temps Alice scandait "Dead baabbbiiieeeessss !!!" Alternant douceur et aboiements.
Pour finir "Killer" le morceau éponyme qui donne son nom à l'album, longue séquence inquiétante, étrange avec variations de rythme, cris de frayeur et de souffrance dans le lointain "Tu m'as donné un flingue et j'ai tiré" baroque avec l'orgue qui s'étire, ligne de basse, pan ! pan ! Plongée en eaux troubles. "Rien n'est venu jusqu'à ce qu'ils arrivent" FIN.

Daziel
9
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le 23 janv. 2020

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