Lotus
Lotus

Album de Lotus (2011)

Lotus quand le Post-Rock percute le Dub, le Funk et l'électro

Lotus est un groupe un peu à part dans le paysage musical dit du Post-Rock. Depuis 2002, ils créent des albums singuliers, difficiles à décrire mais toujours excellent à écouter. Le groupe est parfaitement à l'aise dans un festival rock autant que dans un festival électro. Grâce à une utilisation malicieuse de samples et d'électronique, ils parviennent à transcender les carcans musicaux et à se redéfinir à chaque album. Mi-rock mi-dance electro à la The Orb, le groupe s'amuse également à instiller du Jazz, du Funk et bien d'autres influences difficiles à cerner même pour eux (on y retrouve même du Aphex Twin, c'est dire.

Forcément, avec un tel pédigrée et de tels albums, leur dernier album en date, LOTUS est très attendu. Il doit sortir le 13 septembre 2011 mais il est disponible avec 2 titres bonus en précommande sur le bandcamp du site. Ni une ni deux, me voilà donc acquéreur de ce que j'espère être une vraie bombe électro-rock. Pari réussi?

Difficile de ne pas être épaté devant un album aussi couillu et hétéroclite. D'un côté on cherche, sans réellement le trouver, le côté Post-Rock traditionnel avec des guitares en répercutions et en montées graduelles et de l'autre on est face à un ovni électro teinté de funk destiné à se jouer en live. On retrouve donc un début tonitruant avec le fabuleux Golden Ghost, titre chanté rythmé, aux beats intransigeants et à la classe folle. La suite fait perdurer la magie avec une facilité déconcertante, on passe allègrement à l'électro le plus tubesque au titre simili Dubstep dans la structure mais qui s'émancipe des traditionnels sonorités inhérentes au genre.

The Surf remet les choses plus dans la mouvance actuelle avec un air MGMT ou Washed Out, le titre est tubesque avec de bons synthés et une guitare qui retrouve des couleurs, rien de violent mais ca fait plaisir. La suite se rapproche du post-Rock plus traditionnel mais avec une dose de funk et de groove qui donne le sourire et la pèche. Ce que fait ce groupe est remarquable en à peine 6 titres, les titres sont vraiment identifiables en 2 secondes et les influences se font sentir, tantôt Neo-classique, Post-Rock, Electro, tout y passe.

Il manquait le Dub à l'addition pour parachever ce joyeux foutoir jubilatoire et on en retrouve quelques éléments dans Molluskunk. Le groupe sait tout faire et on a aucun souci à les imaginer nous sortir tout ca sans le moindre problème en Live. La suite est toujours aussi excellente avec quelques titres à consonance électro et d'autres qui auraient parfaitement leur place dans un album de DJ Shadow, Lou Carcohl, les samples sont très bien intégrés et se fondent à merveille dans l'ensemble. Je vous conseille fortement d'acheter l'album au format FLAC ou ALAC, tout le travail sur le mix et sur l'album se fait sentir. Les 2 années passées à peaufiner cet album sont palpables, c'est une évidence.

L'album se clôture en beauté avec Orchids, sublime titre rock mâtiné de funk qui résume à lui seul les qualités du groupe: diversité et rigueur musicale. L'ensemble est carré, musicalement travaillé et nous entraine loin, très loin de ce que l'on peut écouter ces derniers temps. Ce disque est une véritable thérapie à lui seul, il fait sourire, bouger et penser à autre chose sans que l'on s'en rende compte. Les 2 titres bonus sont assez spéciaux, Lead Pipe fusionne sans mal le Dubstep et le rock pour un titre qui peut sembler incongru mais qui se transforme dans sa seconde moitié en rock bigrement entrainant, le groove en plus. Blender semble lui directement venir de DJ Shadow dans son entame pour mieux, la aussi, brouiller les pistes avec ses samples et sa guitare aérienne.

Difficile de résumer ce que l'on peut ressentir après avoir écouté cet album 6 fois depuis que je l'ai précommandé avant hier, c'est un doux mélange d'euphorie et de perpétuelle surprise qui rend l'écoute de cet album surprenante à chaque replay. Je ne me fais guère d'illusions sur le succès de ce groupe et de cet album qui ne fera pas les gros titres mais qui je l'espère saura trouver un public plus large que prévu tant il mérite réellement que l'on s'y attarde. Lotus signe ici un album remarquable et qui peut faire valoir ses qualités au titre d'album de la rentrée me concernant.

Titres à retenir:
Golden Ghost, Blacklight Sunflare, Bush Pilot, Dowrn, The Surf, Harps et Orchids.
LoutrePerfide
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Le Prog qui venait du froid!, Artiste culte mais méconnu et Approved by Hipster cat!

Créée

le 20 déc. 2011

Critique lue 214 fois

1 j'aime

1 commentaire

LoutrePerfide

Écrit par

Critique lue 214 fois

1
1

Du même critique

Little Nightmares
LoutrePerfide
8

Test: Little Nightmares, la cité de l'enfant perdu.

Développé par Tarsier Studios et publié par BANDAI NAMCO Entertainment, Little Nightmares est un jeu de plateforme puzzle qui joue sur nos peurs primaires et sur une ambiance pour le moins glauque...

le 28 avr. 2017

27 j'aime

97

Reigns
LoutrePerfide
8

Reigns, ils écoutent rien de toutes façons!

Reigns est un jeu de cartes dont on est le héros mais aussi dont on est le mort! Nous voici donc intronisé roi du royaume et il va falloir faire des choix cornéliens par le biais d'un système...

le 17 août 2016

22 j'aime

Aventine
LoutrePerfide
9

Critique de Aventine par LoutrePerfide

Agnes Obel est une artiste Danoise qui est parvenue à cartonner un peu partout dans le monde avec son premier album, Philarmonics. Considérant que la demoiselle est plutôt réservée et que le succès...

le 30 sept. 2013

22 j'aime

3