Atmosphère de fin du monde. Point de non-retour. Les minutes se figent. Le souffle court, on respire à demi dans cette capsule temporelle. Qui est-on vraiment? Depuis quand? Et à quelle fin? Le silence se fait langage. La musique prend corps, fait sens et vit comme un être de chair. Elle se mouve à travers des espaces de vide. Ces vides laissent des portes ouvertes sur des images de blanc infini, comme une page vierge sans cesse à écrire. On se consume et on se reconstruit à l'intérieur de cet absolu de pureté. L'air amer nous laisse un goût de cendre dans la bouche, de suite balayé d'un revers de note, d'une note qui nous libère.
Cet album est une poussière de douce mélancolie dans cet océan de bruits souvent morne et indolent. Un écrin qui ne craint pas le poids des âges. Ici, on ressent. Ici, on plie, on chute et on se laisse porter. Il est le Chef d'oeuvre d'une âme errante qui parfois s'offre à celui qui veut bien se donner la peine de se l'approprier.