S'il ne faut, pour le moment du moins, ne retenir qu'un album de la relativement lourde carrière de Dream Theater, c'est bien ce Metropolis Pt. 2 - Scenes From a Memory. Un peu leur album de la maturité,même si faut bien le dire, ce terme est plutôt associé aux productions moisies de R'n'B.
On peut dire qu'il y a eu chez Dream Theater un avant et un après Metropolis Pt.2.
Cet album, c'est l'introduction aux claviers de Jordan Rudess (qui n'a pas bougé depuis); c'est un son pro, propre et carré mais pas froid malgré tout, un mélange d'un tas d'influences qui ne se marchent pas dessus et ne prennent pas le dessus sur les compositions du groupe; c'est aussi le dernier album avant que les dérives du groupe ne soient trop voyantes et que les connaisseurs pointeront du doigt.
(Injustement ?) mis dans la case metal, Metropolis Pt. 2 est bien plus que ça.
On y retrouvera des déferlements de guitare bien sûr, mais aussi des ballades, des solos déchirants, de la pop, de la guitare acoustique, des envolées lyriques au piano, et au milieu de tout ça on pourra déceler au détour d'un morceau une chorale gospel, un hommage à Zappa, des sonorités orientales ou un délire piano-bar.
Le tout en 12 pistes séparées en deux actes, dans un album cohérent de sa première à sa dernière minute, aux transitions impeccables entre les chansons appuyant l'impression de n'écouter que deux chansons (une par acte).
Deux actes ? Oui, car Metropolis Pt. 2 est un album concept, nous contant l'histoire de Nicholas, un jeune homme ayant recours à l'hypnose pour comprendre ce qu'il lui est arrivé dans une vie antérieure.
Même si l'histoire n'est pas forcément des plus originales, elle est assez fournie et très facile à suivre, chaque piste apportant son lot d'évolutions et même de retournements de situation.
Metropolis Pt. 2 est un album qui s'écoute d'une traite. Oh il a bien des moments légèrement plus faibles, tels que One Last Time (alors que c'est ironiquement le thème de l'album le plus réussi) ou la sympathique mais sans éléments AWESOME "Strange Déjà Vu". Mais on peut largement pardonner ces moments de léger creux face aux multiples moments de bravoure (l'incroyable bourrinage final de Fatal Tragedy et la fantastique non-transition avec l'autre bourrine Beyond This Life, l'intro accoustique qui met dans l'ambiance, le final épique avec son retournement de situation, le solo déchirant de The Spirit Carries On, ...).
Alors oui, il ne faut pas être allergique à la guitare, encore moins quand celle-ci tend vers le metal, ni aux chansons de 10 minutes composées de près de la moitié d'instrumental. Cela mis de côté, je ne peux que conseiller cet album aux personnes dont les oreilles sont encore vierges de Metropolis Pt. 2 (limite, je vous envie).