Nux Vomica
7.7
Nux Vomica

Album de The Veils (2006)

Regardant le film « Il Divo » de Paolo Sorrentino, un film bien italien - de 2008 - j’ai dressé l’oreille en entendant un morceau inconnu et familier à la fois… Générique de fin scruté, il s’est avéré s’agir de "Nux Vomica" de The Veils. Inconnu, donc, mais assez marquant pour lancer mes recherches. https://www.senscritique.com/film/Il_Divo/419464


Finn Andrews est le fils d’une prof néo-zélandaise et de Barry Andrews, membre de XTC à leurs débuts puis fondateur de Shriekback avec un ancien de Gang of Four (cela expliquant par la même occasion pourquoi j’ai toujours confondu ces groupes). Alternant les allers-retours entre Londres et la Nouvelle-Zélande, tout comme il renouvelle ses musiciens dans les deux pays, ce jeune homme a donc composé cet album, son second, plutôt de bonne heure.
Guitariste mais surtout chanteur, il a tout digéré de ses nombreuses influences a priori incompatibles en les additionnant pour arriver à une belle cohérence. On retrouve l’énergie du punk, la pesanteur du gothique, des mélodies un tantinet springsteeniennes ou western, de la popinette bondissante très british et limite désuète.
J’ai d’abord pensé à Nick Cave, puis à These Immortal Souls, donc à l’hémisphère sud…
Piano faussement désaccordé, chœurs suaves sur fond de violon qui finit par grincer, mais surtout cette voix, et quelle voix ! capable de chanter de la ballade rock puis de se faire rauque, exaltée, hurlant des incantations presque religieuses, et ce parfois dans le même morceau. C’est ce qui fait la plus grande singularité de The Veils, cette propension à la brusque rupture, surprenante, inquiétante, envoûtante…


"Nux Vomica" (l'album) a pour principale originalité de dater de 2006 et non de la fin du siècle précédent. Il est de plus efficace et très bien produit par le label Rough Trade.


Cette année 2021, en avril, le groupe a rejoué sur scène (en NZ) l’intégralité de cet album, réarrangeant les titres dans un ordre différent, faisant mieux alterner violence et calme.
Il reste leur plus grand succès. Alors maintenant, à vous de jouer à « mais ça me fait penser à… » en l’écoutant ! Et ne vomissez pas !

DizzyLizzy
8
Écrit par

Créée

le 18 nov. 2021

Critique lue 82 fois

5 j'aime

10 commentaires

DizzyLizzy

Écrit par

Critique lue 82 fois

5
10

Du même critique

We Are Lady Parts
DizzyLizzy
9

Critique de We Are Lady Parts par DizzyLizzy

Diffusée à la télévision britannique sur Channel 4, cette série originale n’est accessible pour l’instant en France que sur une nouvelle plateforme nommée BrutX, spécialisée dans les documentaires...

le 26 oct. 2021

20 j'aime

18

Leto
DizzyLizzy
9

« L’hiver est derrière nous, l’été est arrivé. Merci au Parti pour tout ça »

Leningrad évoque en moi ce qui se perd, ce qui est condamné, malade, et en même temps l’art, l’harmonie, l’enfance et la beauté… Leningrad, c’est le vent, les mouettes, les grilles en fonte, les...

le 2 juin 2022

13 j'aime

4

Putain putain
DizzyLizzy
8

Anastasie

C’est tout de même étrange, toutes ces coïncidences. En pleine période électorale, la nouvelle version de SensCritique déboule. Sans que l’on sache qui a voté pour. Sans programme. Et, à l’instar de...

le 10 mai 2022

13 j'aime

13