Of Sound Mind
7.2
Of Sound Mind

Album de Ancestors (2009)

Grand voyage métaphysique : la musique crade et lumineuse de cinq mages oubliés dans les méandres du

Tard, si tard qu'en fait il était déjà matin et qu'il n'était plus tard mais déjà tôt, un soir, et pas un soir de week-end ou de fin de semaine mais disons un lundi ou pourquoi pas tient un mardi, dans un petit bar miteux, un de ces bars miteux qui semble être là depuis toujours avec ces trois clients accoudés sur le bar et qui semble avoir vu l'histoire continuée son cours tranquillement autour de lui avec ses épidémies, ses guerres et se tueries, cinq mages, pas de ces mages avec leur longue chevelure bien lisse et leur grosse barbe bien nette et leur belle tunique éclatante mais des mages avec des touffes hirsutes et des barbes broussailleuses et des tuniques rapiécées, buvaient leurs bières, de ces bières immondes américaines premiers prix qu'ils servent dans ces petits bars miteux qui semblent être la depuis toujours les soirs qui ne sont même pas des soirs de week-end mais carrément des soirs de début de semaine si tard qu'il est en fait déjà si tôt.


Alors les cinq mages, cinq mages oubliés dans les méandres du temps, pendant qu'ils buvaient tranquillement cette bière immonde, affalés sur une banquette déchirée devant une table poussiéreuse dans ce bar miteux ont décidé qu'il était enfin temps. Oui, ils ont décidé qu'il était enfin temps de transmettre leur message de mage avec leurs pouvoirs de mage pour offrir leur cadeau de mage à l'humanité toute entière. Ils ont quitté ce petit bar miteux qui semble être la depuis toujours, avec leur touffes hirsutes et leurs barbes broussailleuses et leurs tuniques rapiécées, ont salué le barman et sa dentition en hommage au paysage industriel du grand Dunkerque et sont partis dans leur van à la peinture écaillée, aux roues sans enjoliveur, aux rétroviseurs fissurés, aux clignotant qui ne clignotent plus et aux portières enfoncés dépareillées.


Ils ont roulé dans la pénombre de cette nuit matinale sur ses longues routes qui coupent en deux un nul part qui en fait maintenant deux, un de chaque côté de cette lamelle infinie de béton, ont finit par s'arrêter devant une vielle bicoque brinquebalante posée au milieu d'un grand rien poussiéreux, ont ouvert la veille porte grinçante d'un vieux garage recouvert de vieux tapis, sur le sol, sur le mur et sur le toit, des tapis, des tapis et des tapis, rouges et bordeaux poussiéreux avec leur étranges motifs qui se chevauchent et ils ont pris chacun un instrument de mage, une batterie, une guitare, une basse, un synthé et un orge pendant que d'autre instruments de mages attendaient sagement leur tour, une petite tripoté d'autres synthés, un mellotron, des pianos et puis encore d'autres guitares et d'autres basses, un vent cosmique s'est mis à souffler de toutes ses forces et alors ils l'ont livrer, leur messages de mages avec leurs pouvoirs de mage pour offrir leur cadeau de mage à toute l'humanité.


Et quel cadeau, le sens de la vie, la totalité de humanité, chaque éléments de la nature et l'ensemble de l'univers qui vous sont révélés dans de longs big-bangs de rifs intersidéraux de guitares prophétiques et de basses endiablées accompagnés de complaintes mystiques aux synthés, d’une batterie qui vous caressent et qui vous tabassent les neurones et d'incantations rocs et limpides, douces et puissantes, grasses et délicates, seulement interrompus par de courtes supplications psychosensorielles au piano.


Et alors débarque the Trial avec son souffle apocalyptique qui vous siffle dans les oreilles, ses quelques notes de clavier prophétiques annonciatrices de la révélation qui vous déboule dessus et ses notes de guitares limpides comme la lumineuse apparition de la vierge Marie dans la pénombre d’une caverne oubliée qui viennent percer tout ça pour nous emmener vers un voyage fantastique et magistral qui vous tombe si fort sur la face qu’il vous laisse là comme un con, la mâchoire désarticulée vous pendouillant jusqu’en dessous du menton comme une vielle chambre à air alors que vous avez déjà fait le tour du monde et que vous vous envolez vers une galaxie lointaine inconnue pendant que The trial repart dans les dédales de ses airs chaloupés enchantés.


Alors on voit la chorégraphie des créatures marines et de leurs millions de bulles qui s’élèvent du plus profond de l’océan et le ballet des oiseaux qui se croisent dans le ciel loin au-dessus de nos têtes, et on voit le vent souffler sur les déserts et leurs étendues de sables infinies qui se transforme en ciel bleu très loin à l’horizon et souffler sur les forêts et leurs grands arbres verts qui s’en viennent chatouiller le ciel du bouts de leurs branches touffues, et on voit le sol qui s’étend à l’infini sous nos pieds pour s’en aller faire un tour du monde pour finalement revenir jusqu’à nos petits pieds et on voit les étoiles toutes seules là-haut au milieu de la toile enchantée du ciel, et on retourne dans le passé et on se revoit petit quand on était les rois de la ville sur nos vieux VTT sans frein et on fait un bond vers le futur pour se voir tout vieux tout tranquillement installé sur un vieux banc au milieu des arbres une pipes entre les lèvres et une longue barbe blanche sur le visage pendant que les enfants d’alors fonceront devant nous sur leur VTT sans frein du futur, et on voit les certitudes et on voit les doutes et on voit la douceur et on voit la violence et on voie l’espoir et on voit le désespoir et on voit la joie et on voit la peine et on voit l’amour et on voit la haine et la musique des mages danse dans votre esprit, vous sert le cœur et vous prend par les tripes.


Oui pendant quelques instants on flotte lentement à la vitesse de la lumière au-dessus du monde et on est omniscient et alors on voit tout et on ressent tout pendant que la musique des ancêtres vient s’engouffrer dans nos oreilles pour s’en aller titiller et triturer nos synapses nerveuses, pour s’en aller catalyser et cataclysmer notre boite crânienne.


Une musique magique et possédée qui vous entraîne on ne sait trop comment pour un grand voyage métaphysique inoubliable.


Un grand voyage métaphysique par la musique crade et lumineuse de cinq mages oubliés dans les méandres du temps.

Clode
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le 19 mars 2016

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