Oscillation
5.9
Oscillation

Album de Trail of Tears (2013)

Alors que Trail of Tears était l'un des derniers survivants de la vague métal gothique à chanteuse (R.I.P Theatre of Tragedy), voilà que nous apprenons de la bouche de Ronny Thorsen, ancien grunter de la formation, qu'ils en sont à leur dernier album. Le voici, ce fameux chant du cygne : Oscillation.

Waves of Existence commence de manière très lancinante, presque doomesque, ce qui n'est pas sans rappeler la situation récente du groupe et son hypothétique fin. Si les grunts sont toujours aussi présents, on ne peut qu'apprécier la place plus prépondérante de Cathrine Paulsen qui, sur le refrain, pousse une sorte de cri de désepoir, assez prenant, je dois l'admettre, même si je dois avouer que je serai par la suite plus septique sur sa performance. Le morceau est convaincant et le début de cet album me semble l'être également.

Tout de suite après, le niveau redescend nettement, et la transition entre les deux morceaux en est véritablement frappante. Scream Out Loud est à ce titre celui qui m'a le plus donné envie de rire. Littéralement. Sortons les claviers même pas dignes d'un groupe au premier stade de l'amateurisme, et si Paulsen peut faire n'importe quoi avec sa voix, en forçant bien évidemment sur une petite voix de pétasse, eh bien allons-y ! Si je pensais entendre sur ce type d'albums une caricature de chick metal... On finira presque par regretter le retour en force du chant féminin.

Crimson Leads on the Trail of Tears revient à ses fondamentaux. Son intro, avec les grunts et des choeurs d'enfants, renvoie à un gothique qui ne cesse jamais de flirter un peu avec le doom. Reposant, tout comme les autres titres, sur le principe de "belle et la bête", on retrouve Ronny au couplet et Cathrine au refrain. On pourra reprocher le côté easy-listening du morceau, surtout au niveau du refrain, après Scream Out Loud, on apprécie. Et même si le pont laisse à désirer (autant la première partie avec de légers choeurs est pas mal, autant la seconde avec Cathrine... MAIS POURQUOI ?!? Cathrine Paulsen, tu es une soprano, pourquoi faire ces choses avec tes cordes vocales). Le tout se conclue par une symbiose grunt/voix claire, appréciable tellement cela arrive peu sur l'album.

Le titre éponyme est quant à lui un morceau beaucoup plus classique. S'ouvrant sur des claviers clairement typés goth, on revient ici à quelque chose que l'on connaît (et apprécie plus) dans le métal gothique. Il ne laisse pas un souvenir impérissable, et se voit lui aussi, une fois de plus au pont, flingué par un chant tout chelou de Cathrine. Quatrième morceau de l'album, je ne comprends toujours pas.

Je pourrais continuer ma description de l'album, mais cela risque d'être vraiment rébarbatif, un peu comme cet album. J'y croyais vraiment au début, mais la gifle, la mauvaise, attend au tournant très rapidement. Des morceaux banaux, agrémentés par des participations vocales très random, notamment celle de la chanteuse, ont eu raison de ma patience. Le seul moment où je me suis décrispée (parce que j'étais crispée, autant par la douleur que ressentaient mes oreilles que par le fou rire que j'essayais de réprimer), c'est lors de Lost in Life. Et devinez pourquoi ? Parce que le chant de Cathrine s'élève au même rang que celui de Tarja Turunen (et vraiment, la ressemblance est bluffante sur les couplets). Vous voyez la figure de la bonne raison ?

Okay, j'étais un peu de mauvaise foi lorsque je disais qu'Oscillation était le chant du cygne de Trail of Tears. Les dérapages au sein du groupe ne s'étant réalisés qu'après l'enregistrement, on ne peut pas vraiment dire que l'album était pensé pour être un adieu. Il n'empêche que c'est ce qu'il est, même si ce n'était pas son intention première. Tout ce qu'on peut retenir de cet album, c'est qu'il représente une sortie de piste un peu pitoyable, alors qu'au fond, les Norvégiens sont capables de faire des trucs plutôt cools. Mais à l'écoute d'Oscillation, ce n'est pas ce côté-là du groupe qui m'a frappée.
Nolwenn-Allison
6
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le 24 juin 2013

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