Pale Green Ghosts
6.8
Pale Green Ghosts

Album de John Grant (2013)

Un petit album à la fois imparfait et intrigant. Il y a du talent, c'est indéniable, et au détour de l'album on croise des ballades tristes d'une réelle beauté. Et puis, ailleurs, et ceci dès la chanson homonyme et initiale qui ouvre ce "Pale Green Ghosts", il y a des expérimentations sonores et musicales pour le moins étranges. Comment peut-on faire voisiner Black Belt et ses sonorités de soupe de légumes avec la beauté de Glacier, de It Doesn't Matter to Him, de Why Don't You Love Me Anymore? Comment cet homme peut-il à la fois chanter sa tristesse et ses amants perdus, accompagné par la pureté de la voix de Sinead O'Connor (et j'aurais adoré un véritable duo avec elle plutôt que des timides featurings), et passer à ces trucs vaguement électro sans grand intérêt ?

Avoir tenté de varier son style, avoir voulu expérimenter, oser, s'amuser, changer, ce n'est pas ce que je lui reproche. Il a pu vouloir sortir de l'esprit de son précédent opus Queen of Danemark, s'amuser, se chercher, etc., je comprends. Mais simplement, c'est un échec. Oh, ce n'est pas lamentable. Ces chansons s'écoutent. Je suis sûre qu'après une fréquentation plus ou moins longue elle deviennent même tout à fait écoutables. Simplement, je n'ai pas envie de tenter l'expérience. J'ai d'autres choses plus intéressantes à faire de mon temps. Il y a pourtant l'éclatante GMF, si enjouée et si ironique, qui m'a donné envie de découvrir à la fois l'album et l'artiste. Il y a une bonne moitié de l'album qui est donc tout à fait intéressante, de qualité, et si l'autre moitié avait été à la hauteur, on aurait peut-être même pu obtenir un joli bijou.

John Grant, je suis contente de t'avoir découvert, je suis contente d'avoir pu être accompagnée par cet album et ces chansons en un moment où leur atmosphère tombait à pic. J'ai beaucoup aimé GMF et le simple fait que tu travailles avec Sinead O'Connor prouve que tu es un homme de goût. Maintenant, toi et ta petite barbe, toi et ta carrure de bûcheron triste comme un soir de whisky, je dois t'avouer que j'aurais aimé un peu plus de profondeur à cet album. Je suis sûre que tu en es capable.
Kabouka
6
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le 5 mai 2014

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