Pubic Fruit
8.1
Pubic Fruit

Compilation de Curve (1992)

Cette compilation est un bien bel objet (hélas difficilement trouvable de nos jours). Autant les Best of sont des disques qui ne m'intéressent absolument pas, autant je suis très friand de ce genre de compilations qui regroupent les EP des groupes indépendants des années 80-90. EP très souvent rempli d'inédits et c'est bien le principal.
Pubic Fruit regroupe donc les 3 premiers EP de Curve, à savoir: Blindfold, Frozen et Cherry.


Ceux qui me connaissent savent que je ne taris pas d'éloges sur ce groupe, mais je pense très sincèrement qu'ils sont arrivé trop tôt et qu'ils n'ont jamais eu la reconnaissance qu'ils méritent (et ça semble bien parti pour durer malheureusement). Car dès ses premiers enregistrements, Curve était déjà impressionnant.


Évidemment les influences sont peut être plus faciles à discerner sur l'EP Blindfold, entre les rythmiques dansantes hérités du courant Madchester / Baggy, les vocalises de diva gothique à la Liz Fraser de Toni Halliday et les guitares détraquées échappées de Sonic Youth et Loop. Le mélange fait preuve néanmoins, d'une grande maturité et cela se confirme sur la suite.


Car la grande force de Curve et qui fait d'eux un grand groupe (oui jouons cartes sur table), c'est qu'ils ont mélangé des styles qui a priori, n'avaient rien à faire ensemble. Ces espèces de rythmiques hip hop/techno (on peut parler de breakbeats) capable de faire bouger sur n'importe quel dancefloor et ces ambiances gothiques avec des lignes de basses cold wave. Le genre de basse que seuls des mecs comme Simon Gallup et Peter Hook sont capables de faire tourner.
Sans oublier leur facette shoegazing qui les a empêché d'avoir un succès à plus grande échelle. Difficile de ne pas être absorbé par le magma sonore que Dean Garcia a concocté. "The Colour Hurts" et "Blindfold" sont l'exemple même de shoegaze cérébral et cyberpunk qui te grille les neurones en moins de deux.


Mais la cerise sur le gâteau, c'est les mélodies et cette voix. Oui j'en remets une couche mais la voix de Toni Halliday est le genre de détail qui te pousse à dire des idioties du genre: "si la grâce et la sensualité devait être représentées par une seule femme, ça serait Toni Halliday". Mais le pire dans tout ça, c'est que je le pense vraiment.


Donc une compilation qui tient à la fois, le titre de meilleure compilation de tous les temps (tous les titres sont indispensables, oui mon bon monsieur) et de meilleur démarrage d'une carrière musicale.

Seijitsu
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs albums du shoegaze

Créée

le 4 août 2015

Critique lue 136 fois

3 j'aime

Seijitsu

Écrit par

Critique lue 136 fois

3

Du même critique

Split
Seijitsu
9

Chef d’œuvre sous-estimé

Dès les premières notes de "Light From a Dead Star", on sent que quelque chose a changée. Fini la reverb maousse de Robin Guthrie, le son de Lush s'est grandement aéré et les chansons en deviennent...

le 22 juil. 2015

16 j'aime

Badmotorfinger
Seijitsu
10

Enfin maître du grunge

1991: The Year Punk Broke. Il serait surtout plus juste d’affirmer qu’il s’agit de l’explosion médiatique du rock alternatif Américain, voire du rock alternatif tout court. L’année de la découverte...

le 2 mars 2016

16 j'aime

1

Giant Steps
Seijitsu
9

Kaléidoscope musical

Qu'est-ce qui sauve un disque de l'oubli ? Sa qualité intrinsèque ou la progéniture qu'il engendrera ? S'il y avait une justice en ce bas monde, c'est la première caractéristique qu'on retiendrait en...

le 15 août 2015

14 j'aime