Je l'ai eu cette période, je l'ai assumée, celle du hurlement et des ronflements de guitares violemment accordées dans un but qui dépassait de loin le lyrique d'un Stairway to Heaven.
"Make some nooooooise !", tel est l'adage d'un groupe comme Asking Alexandria, tellement représentatif que ce que j'ai pu rechercher à l'époque, au-delà de paroles anglophones décrivant la loose devant laquelle je faisais face du temps où cette fille pas tout à fait consciente de me plaire me faisait souffrir.
Le concept est sempiternel, et s'est, par ailleurs, usé avec le temps : une introduction bien bourrin, quelque lyrisme bien placé, un solo à s'en claquer la bite contre les murs et puis ce petit truc techno-pop qui faisait ressortir le groupe. En somme, c'était parfois de la merde, merci Eskimo Callboy de me faire honte de ce que j'écoutais à 17 ans.


Et pourtant, Asking Alexandria et cet album particulièrement, m'ont fait et me font encore vibrer aujourd'hui. C'est sale, je ne le conseille pas aux copains parce que je sais pertinemment qu'ils n'aimeront pas ce genre de tambouille mais ici-même, je dois l'assumer : Reckless & Relentless me transporte ailleurs le temps d'un album et jouit d'une réputation rock n' rollesque dans le milieu parce que Danny Worshop a su se laisser aller comme il fallait pour faire hurler un groupuscule de fans pré-pubères. Oui, au milieu de tous ces emos à tendance chrétiennes figurait un type qui a su arrêter de dire "God" dans ses chansons pour parler de droit de cuissage et imposer une transformation physique qui faisait mal aux yeux des adeptes de la mèche folle de l'époque. Et vas-y que je te fais pousser la barbe tout en prenant 10 kg dans les joues au crépuscule d'une ère où les mecs sont imberbes et portent des jeans slims taille 36.
Et l'album dans tout ça ? Ce n'est qu'un contexte et une série de clip à regarder, car en somme, c'est en cela qu'il vaut le coup. Oublier tout cela, c'est perdre ce que ce l'ex-chanteur a été pour un groupe tout aussi rock N' roll que post-hardcore...
Et puis qu'on se le dise : à long terme, ce type d'album restera à jamais le trésor de quelques initiés du genre...

VictorGodin
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le 18 mai 2016

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Dandy Travesti

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Critique de Reckless & Relentless par Dandy Travesti

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