"(...) Mais je crois en JUDAS, et j'ai fort à penser que leur prochaine livraison ne donnera pas dans la branlette de manche."
Cette citation que j'avais lâchée il y a longtemps afin de traduire mon état d'âme sur l'ambitieux Nostradamus était un message de grande espérance face à l'arrivée d'un prochain album que j'espérais plus direct et spontané, désireux que j'étais de voir nos chers Metal Gods nous servir de nouveaux hymnes à la "Oooone life I'm gonna live it up" (air connu), des uppercuts sonores à la gloire du Headbanging ou de superbes ballades où règneraient les octaves uniques de cet inépuisable Rob Halford.
Hélas, trop d'engouement tue l'engouement. J'ai été globalement déçu de cette dix-septième offrande. Des signes annonciateurs étaient apparus : une première approche via extraits où les vocaux et les partitions paraissaient moins aventureuses, ainsi qu'une tracklist ma foi très classique. Mais venons-en à ces nouvelles pièces Priestiennes.
Ce Redeemer Of Souls nous montre un JUDAS toujours honnête à charge de refrains toujours fédérateurs (Dragonaut, la chanson-titre) bien que Rob ait décidé de réduire considérablement ses escapades aiguës, ce qui est honorable vu sa longévité (March Of The Damned, Down In Flames, Beginning Of The End), et surtout manifeste quand on l'écoute à la peine sur les montées du dommageable Battle Cry. Mais il arrive quand même à porter de par son chant les très convaincants Sword Of Damocles ou Halls Of Valhalla qui, dans la catégorie des titres épiques, s'en tirent mieux que le terne Secrets Of The Dead.
Assez parlé de Rob, si on parlait des guitares ? Eh bien les riffs sont toujours là, le petit nouveau Richie Faulkner a fait son trou et assure comme il se doit auprès du vétéran Glenn Tipton dont la qualité des soli n'est plus à prouver. Certes Richie n'a pas ce petit grain de folie qu'avait K.K. mais je me délecterai des partitions de Sword Of Damocles, Cold Blooded ou, surprise, du Blues chez JUDAS (Crossfire) ! Scott et Ian font le taff niveau rythmique, on notera quand même une intervention inespérée de ce dernier dans le quelconque Hell & Back. Rien à dire concernant la ballade finale, JUDAS est toujours roi et Beginning Of The End est une réussite.
Concernant les bonus, rien de bien transcendant si ce n'est l'efficace Tears Of Blood. Et un mot sur l'inutile ballade Never Forget qui semble faire office de testament : j'y crois pas une seule seconde !
Peut-être en attendais-je trop de ce Redeemer Of Souls, au final. Les titres défilent, mais peu parviennent à capter mon attention (disons 5 ou 6 sur 18...), surtout à cause de cette production assez désastreuse. Un bilan plus que mitigé donc, mais je parie que ce n'est pas encore pour JUDAS PRIEST la Fin des Héros (petit clin d'oeil)...