Painkiller
7.7
Painkiller

Album de Judas Priest (1990)

En ce 3 septembre 1990, 5 Défenseurs de la Foi décident de livrer à la face du monde l'un des méfaits les plus surprenants de l'Histoire du Heavy Metal. À l'aube des 90's, le Thrash vit son apogée avec le Big 4 qui conquiert la planète à coups de Master Of Puppets, Reign In Blood ou autres Rust In Peace... Ressortissant des sentiers battus après un féroce Ram It Down et le fameux procès de Reno, JUDAS PRIEST veut riposter face à cette offensive Thrash en embauchant Scott Travis, transfuge de RACER X, à la frappe plus cinglante que son prédécesseur Dave Holland. En résulte leur douzième offrande baptisée Painkiller.


Quelle ne fut pas ma stupéfaction en découvrant ce que je considère comme l'une (la ?) des plus grandes ouvertures qui existent dans l'Histoire du Metal. Une batterie qui explose de tous les recoins, à une vitesse tout simplement hallucinante, suivie d'un riff écrasant qui décrasse bien les cages à miel... Puis place à Rob qui entonne ses premières lignes, mais cette voix, putain, cette voix... Le Metal God chante dans les plus aigus, au bord de la folie, les soli sont impressionnants de virtuosité, la rythmique d'une brutalité implacable. JUDAS prend tout le monde de haut avec cette chanson-titre d'une violence extrême et insoupçonnée. Le clip aussi vaut tous les superlatifs : le groupe se montre sous son jour le plus sombre, s'exécute de façon meurtrière... Il est loin maintenant le temps des vidéos de Rocka Rolla, Heading Out To The Highway ou Turbo Lover…


Du coup, après une ouverture aussi monumentale que Painkiller, on pourrait se demander si la suite est du même calibre. Heureusement, le réjouissant Hell Patrol vient nous rappeler que JUDAS n'est pas enterré à l'approche de la quarantaine. Le duo historique Downing/Tipton nous sert des parties de guitares toujours aussi majestueuses, en particulier dans ce morceau écrasant comme un bulldozer. Après, on a droit à All Guns Blazing, dans la pure tradition du groupe. Même constat pour Leather Rebel.


Le tourbillonnant Metal Meltdown s'ouvre sur un solo sensationnel de la part de Glenn, avant que ne déboule la grosse artillerie avec double grosse caisse au programme, riffs exterminateurs et vocaux toujours aussi grandioses. Night Crawler, plus progressif, bénéficie d'un refrain maîtrisé et d'un break de toute beauté, Rob usant de sa voix la plus inquiétante pour nous narrer un récit qui fait froid dans le dos... Retour à du plus belliqueux avec Between The Hammer & The Anvil, qui vaut pour son riff entêtant.


Et voici débarquer A Touch Of Evil, titre le plus "mélodique" de l'album. Sans doute l'une des chansons les plus dures du groupe, de par une interprétation complètement transcendée de Rob Halford (rien que de l'entendre crier "You're possessing me" me glace le sang) et une ambiance des plus malsaines qui s'y dégage. Ce morceau est tout simplement inoubliable, et le clip oppressant. On achève les hostilités sur un Battle Hymn qui introduit le fougueux One Shot At Glory, dernière machine de guerre de ce Painkiller, qui s'inscrit dans la lignée de ce que le PRIEST sait faire de mieux.


Painkiller est mythique. Tous les titres appellent à headbanguer comme un malade tellement cette musique est d'une force incroyable. Quand j'ai découvert cet album, j'avais rien entendu d'aussi brutal et jouissif à la fois. La production de Tsangarides y est pour beaucoup dans la réussite de cet opus, le dernier grand classique du groupe. JUDAS PRIEST ne sera plus aussi monstrueux que sur Painkiller. Le combo est au top de sa forme, mention spéciale à Scott Travis (à la frappe la plus monumentale que je connaisse) et, bien sûr, ce bon vieux Rob Halford qui n'a jamais aussi bien chanté que sur ce disque. Et pourtant, même si je préfèrerai toujours le JUDAS fun et joyeux des années 70 et 80, Painkiller est un témoignage unique qui a permis d'asseoir pour toujours la réputation d'un géant.


Après Painkiller, le monde du Heavy Metal ne sera plus jamais le même.


(Critique reprise du site NIME)

Melk
9
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Hard & Heavy Retrospective : une sélection selon Melk et Les meilleurs albums de Judas Priest

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le 30 déc. 2013

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