Solipsystemology
Solipsystemology

Album de t (2019)

Derrière ce nom énigmatique se cache un multi-instrumentiste/compositeur/chanteur allemand du nom de Thomas Thielen (d'où le T). Son dernier album Solipsystemology comporte le dernier chapitre de sa trilogie entamée avec Fragmentropy en 2015 et Epistrophobia l'année suivante. Une nouvelle fois, un véritable album-concept de haut vol avec toujours autant de sensibilité et d’émotion au programme. Personnage haut en couleur et quelque peu déluré, l'artiste définit sa musique comme de l'art-post-progressif-avant-gardiste-new-wave-rock-trip-hop. Rien que ça. Il présente son nouveau délire comme une exploration des motifs qui l'ont poussé à écrire (et ses conséquences); un puzzle époustouflant plein d'indices à suivre: dans la musique, les paroles, les illustrations et même l'acoustique en elle-même (cit.). Comprenne qui pourra. Depuis ses débuts en tant que musicien, il s'est toujours intéressé à la conception sonore à proprement parler. L'écriture, l'arrangement et le mixage font désormais partie intégrante de son processus créatif, comme en témoignent les textures sonores idiosyncrasiques et l'utilisation fréquente d'instruments et de voix à contre-courant. Dans ce 6ème album, on trouve toutes sortes de combinaison de mélodies résonnantes, de paysages sonores avant-gardistes et de mélodies bizarres au son étrangement naturel. Le processus créatif est poussé à son paroxysme puisqu'en plus de la complexité déjà inhérente à la musique, il a créé un réseau d'indices et de couches que l'on retrouve dans la présentation visuelle de l'album. Visiblement, il y a tout un processus à décrypter à travers le style et la mise en page des paroles du livret. Et musicalement ? Et bien c'est tout aussi captivant. S'il faut pouvoir prendre le temps (1h12 tout de même!) de s'y plonger, l'univers musical de Thomas demande à être écouté attentivement du début à la fin tant il se passe un tas de choses pratiquement et littéralement indescriptibles. Presque épuisantes, vos oreilles seront mises à rudes épreuves tant l'intensité est écrasante. Mais n'ayez crainte, derrière cette exposition qui peut vous paraître rebutante, vous y trouverez tout autant de douceur, de finesse et de sensibilité. Je vous conseille de vous laisser porter là où la musique veut vous emmener et de vous faire votre propre expérience. Si vous parvenez à suivre le courant, alors vous en sortirez très certainement comblé. Et puisque je sais pertinemment que le progeux est généralement friand d'explorations en tous genre, je vous saurais gré de ne pas passer à côté de cette expérience éminemment progressive.


(Chronique parue dans le magazine ProgRésiste #97)

Del-Flavio
8
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le 26 nov. 2019

Critique lue 118 fois

Del-Flavio

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