Le commencement et la fin

Dans tous les genres de musique, pas que le metal, loin de là !, on trouvera des groupes et des albums pionniers. Ceux qui ouvriront un genre. Ceux qui s'engageront dans une voie que personne n'avait encore osé prendre. Puis d'autres suivront, s'enfonceront plus profondément encore. Les pionniers, qui semblaient si extrêmes au début, en deviendront presque mainstream ! (sans rien enlever à leurs qualités...)

Sauf dans le genre du funeral doom.
Personne n'a jamais rattrapé ce Stream From the Heavens. Personne n'est rentré dans cet antre poussiéreux, mort, toxique, sans âge. Personne, pas même Thergothon eux-même, le groupe disparaîtra après ce disque innommable. Qu'auraient-ils pu faire ? Continuer dans la même voie, ils avaient tout dit, s'engager dans autre chose, impossible, on ne peut pas dévier d'un pareil cheminement.

Funeral doom. Funéraire. Ici, on ne pleure pas des proches décédés, on ne regrette pas des Grands Hommes. On pleure de désespoir et de terreur devant ces ruines si anciennes, si majestueuses, si enfouies sous les sables des temps. On tremble d'effroi, si des civilisations si puissantes sont tombées, ne sont plus que poussière, que pouvons-nous espérer, nous autres, si petits, si primitifs ? C'est toute la notion d'espoir qui est morte ici. En écoutant cet album, on réalise que rien, absolument rien de bon n'arrivera plus jamais et, comme dans tout bon texte de Lovecraft, nous finissons en nous sachant condamnés. Doom.