Stupeflip
7.1
Stupeflip

Album de Stupeflip (2003)

Curiosité parmi les curiosités, sommet atypique inclassable, Stupeflip ne ressemble à rien d’autre et ne saurait être rangé dans une boîte. Comptant parmi sa communauté une propension ambiante à la vénération inconditionnelle, si ce n’est une forme de fanatisme sectaire, en marge de la bien-pensance musicale française, le bijou porté par Julien Barthélémy et sa clique de fous furieux n’est pas seulement une compilation de titres hors des sentiers battus, loin de là.


Me définissant volontiers comme un inculte à la connaissance musicale étroite, suspendue à un cercle de styles plutôt restreint, ma « récente » addiction aux élucubrations de King Ju et consorts tient de l’irréel, pareil à un véritable ticket vers de nouveaux horizons... quand bien même rien n’y ressemblerait. Pourtant, le premier contact avec l’album éponyme Stupeflip fut mitigé : appréciant déjà (sans savoir pourquoi) l’iconique Stupeflip Vite !!!, son écoute s’était soldée d’un échec unilatéral, les vociférations saturées du Crou ayant eu raison de mon seuil de tolérance.


The Hypnoflip Invasion, conjugué à des circonstances particulières, auront finalement renversé la vapeur, mais l’on y reviendra dans le papier dédié à ce troisième album (pour peu que cela intéresse quelqu’un) ; ceci pour dire que, n’en déplaise à ma précédente déconvenue, Stupeflip s’est peu à peu attaché mon approbation. Prise dans sa globalité, la discographie du groupe est hétérogène en termes de tons et tendance instrumentale (bien qu’étant un profane, c’est patent), et la spontanéité survitaminée de cet album fait finalement sens.


Pour un premier jet, il est en ainsi indéniable que les bases du Crou sont posées : se définissant par une signature très imagée, preuve en est d’une créativité savoureuse, Stupeflip n’est pas qu’un simple « groupe » de musique au regard de son univers à part, ses protagonistes excentriques et un fil rouge oscillant entre fulgurances dérangées et (auto-)références à la pelle.


Aussi, quand bien même l’album serait in fine le moins abouti d’entre tous, ses textes déments n’étant pas aussi subtils qu’à l’avenir (bien que l'on décèle déjà un engagement anti-système), celui-ci emporte notre adhésion au fil de morceaux hétéroclites, un mashup unique et bigarré de genres liés par l’importance toute indiquée de ses interludes... probablement le plus bel exemple de sa marque de fabrique intelligente (par delà ses allures de petit trip sympathique comme amusant).


Stupeflip constitue donc une introduction réussie, mais le meilleur reste à venir.

NiERONiMO
8
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le 26 août 2017

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NiERONiMO

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