Encore un All-Star Band ! Et surtout encore une ligne sur le CV déjà interminable de Tim Yeung (Hate Eternal, Decrepit Birth, Vital Remains plus ces dernières années Divine Heresy et Morbid Angel). Vous savez, celui qu’on surnomme « The Missile » et balance 872 coups de double pédale par minute dans sa grosse caisse. Mais World Under Blood, c’est surtout le projet de Deron Miller, leader de CKY, groupe de rock « expérimental » comme ils disent. Une collaboration quelque peu étrange, au vu des univers assez différents des deux musiciens. Annoncé depuis 2008, c’est finalement maintenant que leur premier méfait nous parvient.

Le résultat est finalement à l’image de cette rencontre assez particulière entre metal extrême et rock. Tous les riffs sont aisément mémorisables et la batterie brutalise vos oreilles sans répit, hormis quelques brèves incursions planantes (Final de "A God Among the Waste", "Revere’s Tears"). Il est aussi intéressant de constater que Deron Miller growle plus que correctement (c’est toujours du death, mélodique, mais death quand même), il évoque vaguement David Vincent, sans prétendre au même niveau d’agressivité. Il ne se privera cependant pas de quelques parties chantées ("A God Among the Waste", "Pyro-Compulsive", "Dead and Still in Pain"). Son timbre clair est d’ailleurs très agréable et il en use avec la plus grande parcimonie.

« The Missile » est sans surprise, c’est même un peu décevant, car on le sait capable de varier son jeu (comme un certain Kevin Talley), mais il le fait trop peu ("I Can’t Stand His Name" et "Revere’s Tears"). Toujours est-il qu’il n’a plus rien à prouver en termes de death. Précis, ultra-rapide (était-il besoin de le rappeler ?) et ceux qui l’ont vu live ou en vidéo savent qu’il pourrait boire son thé en faisant tout ça. Les deux guitaristes ne sont pas en reste, les soli sont très bien exécutés, sans véritable originalité mais tous aussi catchy les uns que les autres ("Under the Autumn Law"). Une remarque qui vaut finalement pour l’ensemble de l’album, il capte et maintient l’attention sans problème … mais … pourtant hum, il y a quelque chose qui ne colle pas. C’est déjà fini !

Une petite demi-heure, c’est la durée totale de Tactical. Voilà le hic. La qualité importe plus que la quantité ? Certes mais c’est toujours beaucoup mieux d’avoir un juste équilibre entre les deux. Les zicos ont beau y mettre toute leur bonne volonté, on reste sur sa faim après les 8 titres. Une reprise de Megadeth était supposée figurer dessus, mais elle est absente de l'exemplaire promo… Avec un peu plus de matériel on aurait donc pu avoir un excellent album de melodeath … on a juste un bon album en fin de compte. Pas de morceau à jeter, la plupart ont été faits dans le même moule, à part "Revere’s Tears" qui commence comme une ballade mais n’en est pas une. Une bonne vitrine pour ceux qui veulent tâter du metal extrême mais qui hésitaient jusque là.

Il n’y a que du bon à prendre sur Tactical, mais c’est beaucoup trop court, surtout pour un album en gestation depuis plus de 3 ans … Un premier opus perfectible mais excusable au vu des bonnes choses qui nous sont servies. World Under Blood est promis à un bel avenir, en espérant qu’ils décident d’en faire plus la prochaine fois et que ça ne reste pas un side-project qu’on ne ressortira jamais du placard. Et surtout qu’ils ne traînent pas des années à sortir le suivant.
JoroAndrianasol
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs premiers albums

Créée

le 18 févr. 2013

Critique lue 63 fois

Critique lue 63 fois

Du même critique

Projector
JoroAndrianasol
8

Critique de Projector par Joro Andrianasolo

Projector est, pour beaucoup de fans, le mouton noir dans la discographie de Dark Tranquillity. L’accueil mitigé qui lui a été réservé à sa sortie (et même encore aujourd’hui) est clairement lié aux...

le 18 févr. 2013

10 j'aime

2

Alive or Just Breathing
JoroAndrianasol
9

Critique de Alive or Just Breathing par Joro Andrianasolo

Killswitch Engage, fer de lance du mouvement décrié qu’est devenu le metalcore fut aussi à l’origine d’une mini-révolution dans la grande famille metal. On leur doit en partie un certain regain de...

le 29 août 2013

9 j'aime

Spiritual Healing
JoroAndrianasol
9

Critique de Spiritual Healing par Joro Andrianasolo

Album quelques peu oublié parmi les grands classiques que l’on doit au parrain du death metal, Spiritual Healing fait figure de transition entre les premières années de la formation où elle proposera...

le 31 oct. 2013

8 j'aime