The Birthday Eve
6.1
The Birthday Eve

Album de Loudness (1981)

Formé en 1981 sur les cendres de Lazy, auquel appartenaient déjà Akira Takasaki, Masayoshi Yamashita et Munetaka Higuchi, Loudness ne perd pas de temps pour enregistrer son premier album dès l’arrivée du chanteur Minoru Niihara. En quarante minutes d’un heavy épais, qui montre déjà un groupe soudé, The Birthday Eve propulse immédiatement Loudness dans le peloton de tête des groupes japonais. En effet, cette première réalisation montre déjà toute l’étendue du talent de ces musiciens techniquement doués et capables d’écrire des hymnes que reprendra en chœur le public nippon.
Ainsi, dès la profession de foi « Loudness », l’auditeur comprend qu’il va être pris à la gorge et ne plus être lâché jusqu’à la fin du disque. La guitare incisive d’Akira tisse des riffs meurtriers avant de s’envoler lors de solos majestueux. Toujours joué, ce titre est imparable et prend d’ailleurs davantage d’ampleur en concert. Autre hymne, « Rock Shock (More And More) », qui clôt cet opus, déferle tel un torrent furieux et emporte tout sur son passage, en faisant la part belle aux guitares. Il deviendra l’une des pierres angulaires des concerts du groupe.
Ce metal épais teinte également le sombre « Street Woman » aux lignes vocales torturées qui s’appuient sur des rythmes complexes et angoissants. La section rythmique s’y montre étincelante, aussi bien lors des couplets que du break jazz metal. Encore à la recherche d’un style propre, Loudness explore différentes voies, comme le speed metal sur « I’m On Fire » qui voit Minoru pousser des hurlements afin d’impulser davantage de puissance encore à ce titre supporté par une énorme section rythmique.
Sur « High Try », Loudness mêle différentes influences qui vont de Led Zeppelin au jazz rock, en passant par Black Sabbath, pour nous offrir un melting pot étonnant aux ambiances changeantes. Le son, un peu sourd, ajoute un côté malsain à l’ensemble. Plus étonnant encore, « To Be Demon » joue avec nos nerfs en changeant plusieurs fois de rythmes pour nous emmener dans un hard rock à la fois groovy et progressif avant de finir en cavalcade.
On se dit alors qu’après une telle inventivité, Loudness est promis à un bel avenir, surtout qu’il est capable de composer des chansons plus abordables comme l’envoûtante « Open Your Eyes » qui permet à Akira de prouver une fois de plus tout son talent ou l’entraînante « Sexy Woman », aux riffs originaux et au refrain entêtant.
Avec ce premier album, inégal et à la production assez moyenne, Loudness montre néanmoins toutes ses qualités et attire l’oreille des amateurs de metal.

DenisLabbe
6
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le 19 déc. 2020

Critique lue 43 fois

Denis Labbe

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