"The Cold Still" est le troisième opus du quartette londonien The Boxer Rebellion qui, après un « Un

Rien ne leur a pourtant été épargné. Ou si peu. Une faillite de label et un état de mort imminente pour un de ses membres plus tard, The Boxer Rebellion, groupe créé à Londres en 2001, est toujours debout sur ses huit pattes. Ce petit miracle est, à en croire le chanteur Nathan Nicholson (qui porte presque à lui seul le groupe de par sa voix planante), le résultat d'un singulier compromis entre la solidarité d'un groupe et la solitude d'une formation que les grands labels ont préféré ne pas voir : « Si nous étions des artistes solo, nous aurions déjà tout arrêté ». Heureusement pour eux – et pour nos oreilles – leur obstination a été plus forte que la raison.

Pour ce retour en force, les Boxers se sont pour la première fois laissés guider par un unique producteur en la personne d'Ethan Johns, déjà derrière certains faits d'armes de Kings Of Leon et nommé aux Brit Awards 2011 au titre de meilleur producteur national. Le premier single extrait de « The Cold Still », « Step Out Of The Car », a des allures de réveil-matin accéléré grâce à d'agressifs riffs de guitare, saturés à juste dose, rythmé comme il faut. Le contraste est d'autant plus saisissant avec le titre qui le précède sur l'album, l'ouverture « No Harm », douceur éthérée et mélancolique.

Cette entrée en matière résume bien l'ambiance générale de l'album, alternant entre moments de calme et claques rock, accumulant les grands écarts permanents entre des effluves, au choix, de R.E.M. ou de The National. Mais c'est probablement avec « Both Sides Are Even » que les Boxers sont les plus convaincants. Intro planante digne d'un délire ambient, avant l'arrivée de la batterie, des guitares, de la voix qui, progressivement, se mélangent dans un final fantasmagorique ou Nicholson crache ses poumons, mais avec classe. U2 aurait dû écrire ce titre il y a au moins dix ans, The Boxer Rebellion a repris à son compte ce soupçon de majesté. Cette même pincée de juste mélancolie se retrouve sur la conclusion « Doubt », où la voix de Nicholson donne l'impression de voler au-dessus des nuages, ces nuages qui, jusque là, entravaient la bonne marche du quatuor vers le succès. Ne lui reste plus qu'un soupçon supplémentaire de chance pour que leur réputation dépasse la sphère des milieux spécialisés...
perringwendal
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le 21 déc. 2011

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