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En fan de longue date, que dis-je, en tant que « Child of the Fence » (nom donné à la fanbase du groupe, « Heaven’s Fence » étant l’univers fictionnel dans lequel les albums concepts du groupe prennent place depuis toujours), c’est avec beaucoup d’impatience que j’attendais cette nouvelle galette des Américains.


On retrouve donc Claudio, Travis, Josh et Zach sur un nouvel album NON-conceptuel cette fois, donc exit les pérégrinations spatiales et existentielles de Claudio Kilgannon, les expériences scientifiques et sentimentales de Sirius Amory dans le « Keywork » ou la folie meurtrière du « Writing Writer » et de son vélo d’appartement psychopathe, au grand dam des fans qui s’attendaient à la suite de l’histoire tentaculaire des « Amory Wars ».


C’est donc un Claudio Sanchez, auteur de la fiction entourant l’œuvre et chanteur, fraîchement papa d’un petit Atlas Hendrix, qu’on retrouve toujours aux commandes de ce nouvel opus résolument plus pop et accessible que ses prédécesseurs pour les non-initiés.


En voiture, le train va partir ! C’est sur les chapeaux de roue que commence « Island », le premier morceau. Avec son riff d’une simplicité presque énervante qui reste ancré dans la tête et fidèle à ses racines, Sanchez nous livre des paroles métaphoriques contant son envie de sortir du concept et univers qu’il a fait naître (c’est du moins ma propre interprétation des paroles). Les choses sont claires : si vous vous attendiez à un album concept, ça ne sera pas le cas. Il est temps de rejoindre la berge, de quitter l’île, du moins pour un moment… Avec sa mélodie pop punk acidulée, « Island » se pose comme un avertissement pour la suite… Vous êtes désormais prévenus. 8/10


« Eraser » qui vient ensuite est, à mon sens, le morceau le plus « plat » de l’ensemble. On y retrouve sans conteste la patte Coheed dans sa construction et son exécution, mais il s’agit selon moi d’un morceau sans grande profondeur musicale, qui sait pourtant se rattraper avec des paroles mieux écrites que la musique, mais bon, quel refrain ! 6/10


Changement d’atmosphère pour « Colors ». Les guitares doublées de la voix fantomatiques et nostalgiques préparent l’entrée d’un refrain résolument émotionnel. C’est simple et efficace, le tout réalisé dans la plus pure tradition du slow à la Coheed, aux paroles déchirantes dont Sanchez a le secret depuis 20 ans. Que demande le peuple ? 8/10


« Here to Mars » est pour moi le « radio hit » de cette release. Ecrite pour sa femme, Sanchez y livre son histoire tumultueuse avec cette dernière (écoutez « Good Apollo, I'm Burning Star IV, Vol I » pour vous en convaincre) et y déclare toute son affection. Musicalement, Zach et Josh sont mis très en avant sur ce morceau, avec une ligne de basse très travaillée et funky à souhait et une batterie plutôt originale ! Un hit stellaire s’il en est ! 9/10


Sortez les chapeaux de cowboy, les clopes roulées, on entame « Ghost ». Avec la guitare sèche comme seul instrument, elle m’évoque des odeurs de terre brûlée et la solitude des grands espaces. Malgré cela, « Ghost » est la chanson de TCBTS qui s’avère dépareillée, sans relation avec l’ensemble cohérent instauré sur l’entier du CD. En ce sens, on ne peut que saluer l’effort artistique visant à sortir de la zone de confort du groupe, c’est peut-être ce qu’il faut retenir de ce morceau (extra)terrestre, non dénué d’émotion, bien au contraire… 7/10


« Atlas » est sans doute mon coup de cœur sur TCBTS. Ecrite évidemment pour son fils, Sanchez s’affiche en père pour la première fois et y confie ses sentiments envers son rejeton. La version présente sur l’album fait la part belle aux superbes riffs de guitares harmonisées qui savent développer une ambiance propre au groupe : du Coheed and Cambria à l’état pur ! 10/10


Disto’ dissonante et riff sale, voici « Young Love ». Selon mon interprétation, il pourrait s’agir d’un hymne à la « Big Beige », maison mythique où la plupart des compositions du groupe ont été écrites, délaissée par le couple Sanchez pour venir vivre en ville. Anecdote marrante, il semblerait qu’elle ait été reconvertie en plantation illégale de marijuana par ses nouveaux propriétaires. Peut-être une lettre d’excuse à l’édifice ? 6/10


Premier single de la galette, « You Got Spirit, Kid » servi en son temps de coup de semonce pour annoncer le tournant artistique du groupe vers un son plus pop. Elle fait son job, mais manque à mon sens d’une réelle profondeur musicale et apparaît peut-être un peu trop légère pour un groupe qui nous a habitués à des morceaux sombres… Mais YGSK ne m’empêche pas de danser dans ma cuisine, c’est un bon point. 6/10


Comme pour me contredire, « The Audience » est résolument le morceau le plus dark et « Coheed old-school » de cette sortie. Tout y est : longue chanson aux accents progressifs, changements d’ambiance et de rythmiques réguliers, un chant plus sombre que sur les autres chansons de l’album, la définition même du groupe ! J’en viens même à entrevoir l’ébauche d’un Good Apollo Vol III ?! J’ose y croire… Et les autres fans aussi ! 9/10


Pour clore cette épopée, « Peace To The Mountain » fait office de démonstration du talent d’écriture du groupe et clôt à merveille le voyage entamé plus tôt. Avec une outro monumentale avec ses cuivres et son orchestre, on peut désormais quitter le train enrichi de cette expérience musicale, tout en sachant qu’on reprendra ce train à l’envi, en fredonnant « Peace to the mountain, girl, I’m gonna go-go » bien sûr. 9/10


« The Color Before The Sun » n’est pas le meilleur opus du groupe. Il reste cependant un album solide dans la discographie des New-yorkais qui a su brillamment contraster avec les codes instaurés par ces derniers. En revanche, cette nouvelle dynamique ne plaira probablement pas à de nombreux fans, mais attirera sans conteste un public plus large: de nouveaux « Children of the Fence » ? :-)

jujulebulbe
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le 19 oct. 2015

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jujulebulbe

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