Threat Signal
5.3
Threat Signal

Album de Threat Signal (2011)

Ils avaient frappé fort sur leur Under Reprisal, débordant d’énergie et s’étaient fait remarquer (pas vraiment en bien malheureusement) lorsque 2 membres du groupe avaient formés Arkaea aux côtés de Christian Olde Wolbers et Raymond Herrera. Prometteurs au premier abord, mais fauchés dans leur élan par quelques faux pas comme Vigilance il y a 2 ans et leur projet avec les ex-Fear Factory. Sans oublier leurs récurrents problèmes de line-up, aussi stable que les riffs de ce 3ème effort …

Parce que du riff, Threat Signal en produit par tonnes. On sent chez eux une volonté inébranlable de nous en mettre plein les oreilles. “Uncensored” c’est leur vitrine, en 3 minutes ça balance plus de plans que 10 groupes de metalcore pris dans la masse cette année. Ce n’est que le début. A l’époque du premier album, ils flirtaient déjà en douceur avec le math metal. Oubliez les errances de 2009, cette fois-ci on enfonce le clou, le djent n’est pas très loin (”Death Before Dishonor”, “Disposition”, “Face the Day”). Si les Canadiens sont volontiers catalogués dans le death mélodique, ils font plutôt penser à la seconde vague (autrement dit, celle plus « moderne » et moins maidenienne) à partir de la fin des 90’s, en particulier Soilwork. On navigue ici justement entre 2 disques très réputés des suédois : The Chainheart Machine pour cette sur-agressivité omniprésente (couplets de “Fallen Disciples” et “New World Order”) et Natural Born Chaos pour les mélodies catchy. A peu près chaque titre peut être qualifié de « morceau à tiroirs » et si quelques uns sont moins complexes que d’autres (“Comatose”), on sent qu’il y a eu un gros travail de composition sur l’ensemble. Ce n’est pas qu’une question de riffs, le lead guitariste connaît ses gammes à la perfection (final du dantesque “New world order”, “Fallen Disciples”). Il n’a certes pas le groove démentiel de son prédécesseur Kyle McKnight mais s’est allègrement rattrapé par rapport à sa performance sur le décevant Vigilance.
Les vocaux sont sans surprise, Jon Howard manie tous les registres avec une certaine aisance. Il nage entre le growl d’un Dez Fafara (Devildriver) et le style plus scandé de Jens Kidman (Meshuggah) pour les parties extrêmes. Sa voix claire est imparfaite, mais il ne va plus s’aventurer sur les terrains ultra-mélodiques comme au temps du premier album, beaucoup plus dans l’agressif mélodique. Sur des passages plus rares, on l’entendra tout de même jouer la carte 100% mellow comme ce break façon ballade débarqué de nulle part au milieu de “Disposition” juste avant un solo d’anthologie. La qualité est assez constante sur les 45 minutes de cet éponyme, plutôt appréciable. Dommage pour eux, c’est un constat à double tranchant. Ecouté d’une traite, il est difficile de vraiment dégager un morceau plus que d’autres. Pourtant lorsqu’on les prend séparément, ils perdent de leur impact là où Under Reprisal comportait son lot de petites tueries comme “As I Destruct” et “Counterbalance”. Voilà donc ce qui les fait frôler de très près le coup de cœur … Ce n’était pas loin. Parmi les autres petits reproches, on pourrait parler de la basse un peu en retrait, affaire de mix évidemment. Le chant clair est encore perfectible, il sonne comme un Chester Bennington plus couillu, mais moins efficace. Enfin, Threat Signal manque encore un petit peu de personnalité (vu la liste de références énumérées dans cette chronique cela va de soi) mais ça commence à venir.

Après l'avalanche de grosses déceptions en 2011 (Chimaira, Unearth, Scar Symmetry et dans une moindre mesure Trivium), c’est finalement un groupe dont je n’attendais pas tellement qui nous indique la lumière au bout du tunnel. Avec quelques petites améliorations, niveau chant notamment, ils pourraient enfin sortir du catalogue « melodic death metal from Canada », on sent bien qu’ils ont l’ambition d’en faire tellement plus …
JoroAndrianasol
7
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le 18 févr. 2013

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