To the Death
7.4
To the Death

Album de Vassafor (2020)

Même si je pense avoir largement passé l'âge d'être « groupie » d'une formation en particulier, de pratiquer le culte de la personnalité en collectionnant les t-shirts et les posters de mes « groupes préférés », il me faut admettre que je ne dirai sans doute jamais assez de bien de Vassafor. Ce groupe incarne tout ce qui me plaît dans le metal extrême : un caractère bien trempé, des influences bien digérées, un art de la composition et un sens du riff hors du commun, des ambiances finement cultivées tout au long des (très longs) morceaux. Il y a certainement des groupes qui rêvent de pondre sur un album autant de riffs-qui-tuent que Vassafor en balance sur un seul morceau. Et par-dessus le marché, c'est un groupe qui ne fait jamais deux fois le même album. La formule reste globalement similaire, mais il y a suffisamment de différences à chaque fois pour permettre à chaque nouvelle œuvre de se singulariser.


To The Death le fait avec le premier morceau : des riffs très heavy, des voix féminines (pas chantées, je vous rassure), des chœurs spectraux et d'autres plus criards en arrière-plan ; des éléments relativement discrets mais tout aussi inédits dans la musique habituellement plus épurée de Vassafor. Un excellent morceau original pour le combo et qui bénéficie de son lot de riffs qui mettent à genou. Douze minutes qui passent redoutablement vite.


Globalement, Vassafor ne prend pas trop le temps de se poser, les morceaux s'enchaînant sans que l'énergie déployée ne décroisse. Heureusement qu'il y a Black Talon en guise d'interlude ambient dégainé au bon moment et qui annonce le doom tempo franc de The Burning Æthyr, plus sur la progression que les titres précédents. Petit riff d'appel avant la quatrième minute, et c'est reparti pour la frénésie. Les deux derniers morceaux sont construits dans le même esprit. Et je ne m'attarderai pas sur le dernier, qui dure plus de dix-sept minutes, excellent au même titre que ce qui a précédé ; à ceci près qu'on peut le scinder en deux parties, séparées par un autre interlude ambient du meilleur effet.


Pour ma part, cet album ne souffre d'aucune faiblesse, il n'y a aucun titre qui démérite par rapport aux autres. La construction est parfaite, logique (ce qui m'a permis ce petit track by track que je ne fais habituellement pas). Le son géré par Greg Chandler est des plus adaptés, comme si Phil Kusabs l'avait fait lui-même. To The Death s'impose comme un nouveau classique de Vassafor et du metal extrême océanien, déjà très qualitatif, en général, plus évident à appréhender que son prédécesseur, qui reste un très bon album bien qu'un cran en-dessous. A ce stade, je ne vois aucune raison de ne pas vénérer Vassafor jusqu'à la fin de mes jours.


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Man_Gaut
9
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le 27 juil. 2021

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Man Gaut

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