Ceci est un titre

Après un premier album complètement dingue, porté par l'hymne déglingué qu'était No Waves, j'attendais ce second album avec une putain d'impatience. Début juin, 40oz on repeat, premier single, sortait. Efficace, même franchement chouette, il laissait présager le meilleur. Déjà, pas une redite. Après perso j'aurais aimé même une redite tant leur premier album envoyait du bois.
De ce point de vue, c'est sûr, on les reconnaît mais quelque chose a bien changé. La violence peut-être un peu moins présente, le gros rock'n'roll crado est un peu épuré. C'est produit avec beaucoup plus (trop ?) de manières. Reste que j'arrête pas d'écouter et que plus j'écoute, plus j'adore. Exactement comme ça m'avait fait pour le premier, dont je n'aimais que No Waves avant de finir par l'écouter des centaines de fois.
Dans le style, c'est toujours aussi efficace mais un poil moins brutal (quoique y'a toujours des riffs brinquebalants et de la sauvagerie ici et là, notamment dans le jouissif Punks). Plus de mélodie, ou plutôt des mélodies un peu différentes. En fait y'a plusieurs morceaux dont le chant me rappelle un peu Blink-182. Sauf que ce serait un Blink-182 qui parlerait d'héroïne, de méthamphétamine et de crack au lieu de caca et de vomi. Etrange. Dans ce registre aux relents vaguement blinkesques (ouais parce que bon niveau instru ça n'a pas grand chose à voir quand même) je pense à Sober, un "Party Song" ou le prout prout adolescent laisse place au sale gosse qui s'amuse à gueuler :

I figured as i got older that life just sucks when you get sober
I figured out as I got sober that life just sucks when you get older

qu'on pourrait traduire par :

J'ai réalisé en vieillissant que la vie est pourrie quand on devient sobre,
J'ai réalisé en devenant sobre que la vie est pourrie quand on vieillit.

Si ça c'est pas du Blink qui aurait viré junkie.
(avec la musique ça rend mieux, ça fait vraiment ritournelle tête à claque la mélodie)

Bad Medecine est vachement proche aussi de la voix nasillarde et sale gosse d'un Tom Delonge période Dude Ranch en plus maîtrisé.

Niveau instru donc on reconnaît bien le groupe mais la différence est notable, et le chanteur / songwriter en était bien conscient, expliquant dans une interview qu'il avait jeté les 20 premiers morceaux écrits pour l'album car ils cherchaient juste à ressembler à ce qu'ils avaient fait précédemment et qui avait si bien et étonnamment fonctionné. Les textes tournent quasi exclusivement autour des (ex-)problèmes de drogues de leur chanteur. On a un délire sur les drones pour changer d'ambiance mais sinon c'est des shoot dans des bars, des overdoses, des redescentes, etc etc etc. Un poil redondant mais souvent efficace malgré tout.

Un chouette album.