Treasure
7.6
Treasure

Album de Cocteau Twins (1984)

Cette lumière qui éclaire la caverne

En physique, l'éther est « une substance subtile distincte de la matière et permettant de fournir ou transmettre des effets entre les corps. »


En littérature, « qui s'élève au-dessus des sentiments communs ; sublimé, pur. »


Par extension, « qui est extrêmement léger, délicat, impalpable ou fugitif, aérien. »


Cocteau Twins pourrait être défini comme tels. La voix "otherwordly" de Liz Fraser, la guitare à la fois satinée et entêtante de Robin Guthrie et la basse duveteuse de Simon Raymonde. Voilà les ingrédients mis dans une marmite et qui accouchent d'un trésor.


Le troisième opus des Écossais tend vers le chef-d’œuvre car TOUS les éléments le composant le sont dans une logique et une fluidité implacables. Ni trop long ni trop court, ces 10 morceaux sentent l'opium, la rose de Damas, l'encens aux fragrances de muguet, des effluves printanières émanant des fleurs d'une prairie. C'est beau, c'est frais, c'est aérien, c'est éthéré..


Après deux productions parfaites, CT revient encore plus fort. Le bien nommé Treasure navigue dans le divin. Chaque titre est associé à un personnage soit de la mythologie (Pandora, Persephone), de la littérature (Amelia) et même d'une plante (Cicely). Évidemment Elizabeth Fraser prend beaucoup de place dans cette spirale musicale. Dans "Lorelei" par exemple, l'overdubbing démultiplie sa voix qui s'enroule autour d'elle-même, alors que le contraste entre une batterie martiale, les notes cristallines de synthé et la basse chatoyante, crée une atmosphère euphorisante tout à fait singulière.


Ceci n'est qu'un exemple car TOUTES les compositions ici présentes pourraient faire l'objet d'une explication détaillée.
La musique est magnifique au sens littéral ; elle est magnifiée et ainsi rendue magnifique. Dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs. CAR écouter les Cocteau Twins c'est être face à (et dans) un paysage sonore particulier et ce, dans son acception très large. Les volutes de voix dans "Amelia" en sont une très bonne représentation.


"Donimo" clôt superbement l'album comme "Ivo" l'avait commencé ; des chœurs sur un lit de synthés, la voix de Liz Fraser qui se répond à elle-même, des bruits d'ambiance qui mènent vers une sublime explosion de beauté.


Quand l'alchimie parfaite donne naissance à un album.

lehibououzbek
9
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le 6 oct. 2016

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lehibououzbek

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