Sam Rivers – Trio Live – (1998)


Je vous présente ici la version Cd, moins chère mais incomplète, elle est donc parue en mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit. La version originale consiste en un double LP appelé « The Live Trio Sessions » paru vingt années auparavant, c’est-à-dire en soixante-dix-huit, avec trois courtes pièces en complément, « Encore », « Mauve » et « Indigo ». Les puristes préfèreront sans doute cette version.


Il se trouve que je possède les deux et que la version Cd soit arrivée il y a peu… Côté musiciens Sam Rivers, comme à son habitude lors des concerts, joue des saxs ténor et soprano, de la flûte et du piano. Le batteur est Barry Altschul et le contrebassiste Cecil McBee pour les enregistrements du dix novembre soixante-treize à l’université de Yale dans le Connecticut.


Pour ceux du trois août soixante-treize au « Molde Jazz festival » en Norvège, c’est Arild Anderson qui joue de la contrebasse. La pièce principale « Hues of Melanin » en provenance de Yale dure quarante-quatre minutes sur le Cd, comme souvent chez Sam, les parties sont découpées en fonction de l’instrument joué, ainsi nous avançons avec la progression suivante, saxophone soprano, puis flûte et même quelques vocalises, ensuite arrive le tour du piano et enfin celui du saxophone ténor qui est conclusif.


La musique jouée ici est exceptionnelle, bien que la première pièce soit très longue on ne s’y ennuie pas, pour peu que l’on aime le sax soprano et plus particulièrement la flûte qui revient souvent, en dialogue avec la voix ou accompagnée plus prosaïquement de la contrebasse et de la batterie. Pendant trente-quatre minutes nous sommes conviés à cette improvisation qui n’en finit pas, se relance et repart, pour aller plus loin encore…


La section pour piano est plus courte, le temps de goûter au style avant-gardiste de Sam Rivers qui joue fort bien, on croirait entendre la main droite de Cecil Taylor, donc sans la puissance et la démesure rythmique, du coup c’est assez frais et bien dans son époque. La section au ténor est également courte, ce qui est une curiosité, car Sam, à l’habitude, joue du ténor avec abondance et volubilité.


Les deux dernières pièces contenues dans la « Suite for Molde » frôlent les vingt minutes et fleurent bon la Norvège. On retrouve le même schéma rencontré plus haut, avec une succession, sax soprano, puis flûte et enfin ténor, exit le piano, peut-être n’y en avait-il pas de disponible...


La pièce dépasse les dix-neuf minutes lors des deux parties, c’est à nouveau très intense, la sono fait la part belle à Arild Andersen à la contrebasse et la captation sonore est plutôt de bonne facture, ce qui ajoute au plaisir de l’écoute. Sam Rivers est toujours aussi exceptionnel, presque mordant lors de sa partie au soprano et virevoltant pour ce qui est de sa performance à la flûte…


Ces trios sont de grandes réussites, du beau et bon jazz des années soixante-dix, à saisir si une occasion se présente à vous, en vinyle ou en Cd…

xeres
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le 12 juin 2025

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