Pour ce deuxième album, La Féline fait évoluer sensiblement son style. Si l’on retrouve cette (fr)agilité et cette douceur qui avaient séduit dans Adieu l’enfance, on constate assez vite que ses nouvelles chansons semblent moins immédiates, plus complexes, plus sinueuses, à l’exception de deux ou trois titres (Senga, Séparés, Gianni) mais sans pour autant perdre de vue l’aspect foncièrement pop que revêt sa musique.
Comme celles de Françoiz Breut, les chansons La Féline s’ouvrent sur le monde, fictif ou réel, nous invitant à pénétrer dans des univers étranges et aventureux, à observer des paysages flous, avec des musiques parfois complexes et tordues, aux influences diverses – les intonations médiévales de La femme du kiosque sur l’eau – sur lesquelles viennent se poser des textes faisant référence au cinéma, au manga ou à la mythologie avec toujours cette impression de mystère et de merveilleux qui plane au dessus.
Triomphe, de par ses références multiples, de par son aspect foisonnant, est un album qu’il faudra tout doucement apprivoiser, qui ne se révélera pas complètement à la première écoute… sans doute pour mieux en apprécier toute la subtilité et la richesse. A retrouver sur BENZINE